Les proches du vice-président du FN étaient nombreux dans les circonscriptions les plus gagnables pour son parti, mais la plupart de ceux qualifiés pour le second tour sont en grande difficulté.
(…) Le président des «Patriotes» lui-même est arrivé en tête au premier tour (23.79%) dans la 6e circonscription de Moselle, où il tente de s’implanter depuis 2014. Son concurrent Christophe Arend, soutien du président Macron, a quant à lui atteint 22%. S’il mise sur la mobilisation des nombreux abstentionnistes, l’arithmétique et son manque de réserves de voix ne lui laissent que peu de chances. À en croire les déclarations de ses différents adversaires dimanche soir, le front républicain devrait jouer à fond contre l’eurodéputé.
Les responsables de l’association «les Patriotes» à la peine
Même régime pour son frère Damien Philippot, qui était en lice à Laon dans l’Aisne. Dans ce département le Front national est qualifié pour le second tour dans chaque circonscription, mais il risque bien de n’emporter aucun des duels attendus. Ainsi Damien Philippot a-t-il totalisé 26,3% des voix, derrière la candidate LREM à 28,79 %. Là aussi le barrage républicain et l’absence de réserves de voix lui rendent la tâche très compliquée. Paul-Henry Hansen-Catta, candidat dans l’une des circonscriptions les plus favorables de France, est arrivé en tête avec 25,41%, talonné par le socialiste Louis Bricourt (PS) (24,23%), mais ne dispose pas de fortes réserves. Le chef de file des Horaces, le groupe «secret» de soutiens «d’élite» de Marine Le Pen, Jean Messiha est qualifié au second tour avec 23,2%, mais pâtit du même handicap que ses camarades de parti.
(…) Première vice-présidente de l’association «les Patriotes», Sophie Montel, qui avait raté de peu la députation lors d’une législative partielle en 2015, est arrivée à se qualifier pour le second tour avec 24.1%, largement devancée par le candidat LREM Frédéric Barbier 37.5%. La suite s’annonce très compliquée. Autre vice-président des «Patriotes», autre déconvenue: le comédien Franck de Lapersonne est éliminé au premier tour avec 15.9% à Amiens, largement devancé par François Ruffin, soutenu par la France Insoumise. Le troisième vice-président de l’association, Maxime Thiébaut, ex-délégué national de Debout la France (DLF), est lui aussi éliminé dès le premier tour.
(…) Lui aussi membre de la garde rapprochée de Philippot, Joffrey Bollée est arrivé à se qualifier pour le second tour, mais se trouve très largement distancé par son adversaire le député sortant Franck Riester, avec 20% des suffrages contre 39%. Donnée comme l’un des meilleurs espoirs du FN, Amélie Dutheil de la Rochère s’est vue éliminée dès le premier tour à 125 voix près, avec 18,32% des voix. Kevin Pfeffer, lui, est parvenu à se hisser au second tour avec 23.8% des votes. Il affrontera une candidate En marche! arrivée à 27.4%, et qui devrait elle aussi bénéficier d’un fort report des voix LR et de gauche. Candidat dans la Marne, Thomas Laval se qualifie pour le second tour avec 22%. Mais il est largement devancé par l’UDI Charles de Courson, qui dépasse les 40%., et devrait pouvoir compter sur le report des voix LREM.
(…) Autre combat symbolique, autre déception pour Jean-Lin Lacapelle, dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il est éliminé au premier tour dans sa tentative de reconquérir Marignane et Vitrolles. Cheville ouvrière de la commission d’investiture du FN pour ces législatives, il a personnellement sélectionné les candidats et renouvelé les chefs de fédération, ce qui lui a valu le surnom de «nettoyeur». «Il y en a qui sont en marche, nous, on s’est mis en pause», a commenté Lacapelle auprès de l’AFP.
(….) L’ancien cadre L’Oréal s’est trouvé handicapé par la candidature concurrente de Jacques Clostermann, soutenu par Jean-Marie Le Pen, et qui a récolté près de 5%. Une victoire symbolique pour les partisans du «Front national canal historique», mécontents du travail de tri opéré par cet artisan de la «dédiabolisation».
(…) Le Figaro