Dans le regard d’Adhams (22 ans), il y a quelque chose de Guy Georges, « le tueur de l’Est parisien », condamné le 5 avril 2001 à l’emprisonnement à perpétuité pour sept meurtres commis dans les années 1990.
Le Guyanais, lui, n’a encore assassiné personne. Mais il a semé la terreur sur la ligne du RER C entre le 14 et le 22 mai. Dans le train, ciblant un compartiment désert, il s’est attaqué à trois femmes. Deux fois à proximité de la gare de Porchefontaine, une autre dans l’Essonne, non loin d’Arpajon. Pour neutraliser ses victimes, il leur serrait le cou. Pour les réduire au silence, il maintenait sa main sur leur bouche. Pour les terroriser encore davantage, il les menaçait de mort. (…)
Présenté le 24 mai devant le tribunal correctionnel de Versailles, Adhams a glacé l’assistance. Aucun remords dans ses propos. Il a invoqué « la nécessité et l’instinct de survie » pour justifier ses actes. Il n’a pas non plus eu un mot, un début d’excuse, pour l’une de ses victimes, venue courageusement à la barre faire face à son agresseur. Son récit a été terrifiant.
« J’étais dans la dernière rame. Tout d’un coup, il a surgi. Il m’a attrapée fort par le cou, puis il a mis sa main sur ma bouche. Et il m’a dit : je te laisse trois minutes pour me donner tout ce que tu as. »
Victime d’une entorse cervicale, la jeune femme passera la nuit à l’hôpital en observation par précaution. « J’en tremble encore ! a-t-elle lâché ensuite dans un sanglot. Je n’ai pas pu me nourrir correctement pendant plusieurs jours. Aujourd’hui, j’ai peur, je ne peux plus prendre seule les transports. Je demande que justice soit faite. » (…)
Merci à Marie Salers