Tim Farron, dirigeant du parti libéral-démocrate britannique et anglican pratiquant, a présenté sa démission, le 14 juin. Depuis son arrivée à la tête de son parti, il était harcelé pour ses positions sur le mariage homosexuel et l’avortement.
Tim Farron sera régulièrement attaqué dans les médias, sommé d’approuver le mariage homosexuel.
Dans une lettre ouverte très personnelle, publiée le 14 juin par l’hebdomadaire conservateur The Spectator, le député de Westmorland-and-Lonsdale, dans le comté de Cumbria, à la frontière écossaise, explique qu’il lui est devenu impossible de continuer à diriger son parti. […]
Cette démission achève deux ans de harcèlement médiatique. En 2015, l’élection générale au Royaume-Uni se solde par un désastre pour les libéraux-démocrates, qui étaient au pouvoir depuis 2010 avec les conservateurs de David Cameron. Tim Farron est désigné par ses pairs comme chef du parti. Jeune et souriant, il incarne parfaitement la ligne centriste que veulent incarner les libéraux-démocrates : un libéralisme économique modéré entre les conservateurs et les travaillistes, une défense des services publics et un attachement affirmé à l’Europe.
Mais à peine Tim Farron est-il nommé, qu’il est aussitôt attaqué sur sa vision du mariage homosexuel. En effet, le chef des libéraux-démocrates est chrétien pratiquant, membre de l’aile « évangélique » de l’Église anglicane : un réseau de communautés inspirées par un protestantisme pieux, missionnaire, attaché à la lecture littérale de la Bible et moins liturgique que l’aile « anglo-catholique » anglicane. Fidèle à l’enseignement de son Église, Tim Farron n’a pas milité pour le mariage homosexuel, promu par les conservateurs – contre l’avis de leur base électorale – et les libéraux-démocrates en 2013. Il s’est même abstenu lors du vote de la loi au Parlement britannique en troisième lecture, après avoir voté pour les lectures précédentes, tout en appelant à la protection de l’objection de conscience pour ceux qui s’y opposent. Un crime pour certains journalistes, qui l’ont aussitôt pris pour cible. Dès le mois de mai 2015, le quotidien The Guardian, de tendance libertaire, l’accusait à demi-mot d’homophobie, pour s’être abstenu de voter le mariage homosexuel. […]