Macron appelle les dirigeants de l’islam de France au “combat” contre le fanatisme.
Le président Emmanuel Macron a appelé les responsables de l’islam en France à prendre leur part dans le “combat” contre les “prédicateurs de haine” et le “repli identitaire“, lors d’un dîner de rupture du jeûne du ramadan mardi soir.
Le président de la République a remercié les responsables musulmans pour leur condamnation des attentats jihadistes qui ont fait 239 morts en France depuis janvier 2015. “Pas une fois le CFCM n’a fait défaut: il a su trouver les mots sans se placer dans le déni“, a-t-il estimé. Mais, a poursuivi le chef de l’Etat en présence du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, les pouvoirs publics et les autorités musulmanes ont “en commun des combats à mener“.
“Il vous appartient de combattre pied à pied sur le terrain théologique et religieux, de démasquer chaque fois que nécessaire l’usurpation de vos valeurs, la captation de l’histoire de votre religion, la négation de quinze siècles de travail d’interprétation réalisés par vos savants”, a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a fixé un “deuxième combat“, celui dirigé contre “une pratique de l’islam qui organise une ségrégation au sein de la République: il faut être vigilant contre tout ce qui façonne des formes de repli identitaire“.
L’Iftar est un moment de partage.
Je le partage ce soir avec la communauté musulmane française.https://t.co/k5nvTcGzfg— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) June 20, 2017
Le président de la République Emmanuel Macron sera présent au dîner de rupture du jeûne (iftar) organisé par le Conseil français du culte musulman (CFCM) mardi 20 juin dans les Salons Hoche, dans le 8e arrondissement de Paris. Il sera aux côtés du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, qui était, quelques jours auparavant, à la Grande Mosquée de Lyon pour un évènement similaire.
Ce sera la première fois qu’un chef de l’Etat honore l’invitation de l’instance représentative du culte musulman depuis Nicolas Sarkozy en octobre 2007. Quelques mois après son accession au pouvoir, celui-ci s’était rendu au dîner de rupture du jeûne du Ramadan organisé à la Grande Mosquée de Paris dont le recteur Dalil Boubakeur occupait alors le poste de président du CFCM.
En dix ans, les dîners de rupture du jeûne des années précédentes organisés par le CFCM n’ont jamais vu la présence du président de la République en exercice. François Hollande n’a ainsi assisté à aucun. Seuls les ministres de l’Intérieur chargé des cultes y assistaient, comme ce fut le cas pour Bernard Cazeneuve sous l’ère Hollande ou encore Michelle Alliot Marie et Brice Hortefeux sous l’ère Sarkozy.