Pour sa première visite à l’Assemblée nationale en tant que député fraîchement élu, Jean-Luc Mélenchon s’est plaint de la présence du drapeau européen, pas assez républicain à ses yeux. Et il en a profité pour souligner combien il est un symbole… marial.
«On est obligé de supporter ça ?» s’est exclamé Jean-Luc Mélenchon en entrant dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale mardi 20 juin. “C’est la République française ici, c’est pas… la Vierge Marie”.
Quand, en 1950, le Conseil de l’Europe se met en tête d’avoir un symbole pour le représenter, il met la barre haute : il faudra traduire « les valeurs spirituelles et morales qui sont le patrimoine commun des peuples qui le composent ». Après avoir refusé plusieurs projets, la commission chargée de cette mission retient celui d’un fonctionnaire du Conseil, discret et artiste. Arsène Heitz conçoit un drapeau bleu sur lequel se détachent douze étoiles, pointes hautes, formant un cercle. Les membres du Conseil de l’Europe apprécient ce ciel sans nuage et se reconnaissent dans la symbolique des douze étoiles, rappelant la perfection, la plénitude et l’unité.
Ce qu’Arsène Heitz ne précise que bien plus tard, en 1989, c’est que la petite médaille miraculeuse qui orne son cou est sa première source d’inspiration. L’objet – bien connu des fidèles de la chapelle Notre-Dame de la Médaille miraculeuse, lieu d’apparitions mariales situé rue du bac, à Paris – montre la Sainte Vierge couronnée d’un cercle d’étoiles qu’évoque l’Apocalypse de saint Jean. Arsène Heitz a aussi déclaré avoir été touché par un texte de la liturgie de la solennité de l’Assomption, célébrée le 15 août : « Un signe grandiose est apparu dans le ciel, une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles.»
Quant au Conseil de l’Europe, il signe le texte portant adoption du drapeau le… 8 décembre 1955, jour de la fête de l’Immaculée Conception. Jean-Luc Mélenchon a donc bien raison de voir à travers lui, un visage discret de Marie.