Au Danemark, pour freiner la fuite des élèves blancs de son lycée, un proviseur a composé ses classes en fonction de l’origine ethnique des élèves. Une décision qui suscite la polémique.
La fin de l’année approche au lycée Langkaer, dans la banlieue ouest d’Aarhus, deuxième ville du Danemark, dans la province de Jutland. Pour le proviseur, Yago Bundgaard, c’est l’heure des comptes. A 44 ans, ce diplômé de philosophie vient de vivre l’année la plus mouvementée de sa carrière. Son bilan est en demi-teinte. […]
Le scandale a éclaté le 6 septembre 2016, quand le quotidien conservateur Jyllands- Posten a dénoncé en « une » « l’apartheid » pratiqué à Langkaer. Depuis la rentrée, relate le journal, les élèves de première année y sont répartis dans les classes en fonction de leur origine ethnique : trois groupes sont composés pour moitié au moins d’élèves d’origine danoise ; les quatre autres sont constitués exclusivement de jeunes nés à l’étranger ou bien au Danemark de parents étrangers.
L’indignation est alors à son comble. Les associations montent au créneau. « C’est de la pure discrimination que de trier les Danois selon qu’ils sont blancs ou noirs», s’insurge la présidente de SOS Mod Racisme, Jette Møller. A Copenhague, le ministère de l’éducation ouvre une enquête. L’Institut pour les droits de l’homme porte l’affaire devant le Conseil pour l’égalité.
De son côté, la très controversée ministre de l’immigration et de l’intégration, Inger Stojberg, connue pour ses positions critiques à l’égard des immigrés, défend la direction du lycée. […]