La députée de Paris est la cible d’une polémique pour n’avoir pas souhaité proclamer «Vive la France» lors d’une émission radio.
La polémique enfle depuis ce mercredi. Invitée des Grandes Gueules de RMC, la nouvelle députée LFI de Paris Danielle Obono s’est trouvée interrogée sur l’un de ses engagements passés. Aux côtés d’autres responsables politiques, comme Noël Mamère, Olivier Besancenot ou Eva Joly, Danielle Obono avait signé une pétition de soutien au groupe ZEP, parue en 2012 dans Les Inrockuptibles. Le groupe était alors visé par une plainte déposée par une association d’extrême droite pour un couplet proclamant notamment «nique la France». Un engagement qu’a assumé la députée. Interrogée ensuite sur son envie de dire «vive la France» à l’occasion de son entrée au Palais Bourbon, elle soupire: «Pourquoi “vive la France”? Oui je peux dire “vive la France”, mais pourquoi? Pour le 14 juillet?» Son interrogation a soulevé une vive polémique assimilée à du racisme par les responsables de la France Insoumise.
(…)
C’est un autre député, Éric Coquerel, invité sur France Info, qui est monté au créneau pour dénoncer des arrières pensés racistes. Lui-même est signataire de la pétition incriminée. «Moi ce qui m’étonne c’est que depuis 2012, ni moi, ni Besancenot, ni Noël Mamère, on ne nous a jamais parlé de cette affaire. Et je vais vous dire pourquoi on en parle, parce qu’elle est noire. Voilà la réalité. Je pense qu’il y a un racisme patent dans ce qui a été fait. Je suis totalement solidaire de Danielle Obono», affirme le coordinateur du Parti de Gauche.
Le nouveau député de Seine-Saint-Denis est particulièrement agacé qu’il ait été demandé à sa camarade LFI de proclamer son attachement patriotique. «Il y a quelque chose d’insupportable qu’une personne, parce qu’elle est noire, on lui demande de crier “vive la France”. Moi, on me l’a jamais demandé. On n’a pas de leçons à donner sur notre patriotisme républicain. Nous l’avons toujours, c’est dans notre programme, et donc dans celui de Danielle Obono. J’aimerais comprendre pourquoi c’est Danielle Obono qui se retrouve dans cette accusation…», fulmine-t-il. «Ce n’est pas qu’elle a du mal à dire “vive la France”. Avec Danielle, on chante la Marseillaise à la fin des discours, ce n’est pas du tout le problème (…) Il a derrière ça une espèce de paternalisme et de racisme ambiant», juge-t-il, pour conclure.
Sur son compte Facebook, Jean-Luc Mélenchon s’est lui aussi insurgé face à la polémique. «Amitié, affection et respect pour le sang-froid de Danièle Obono, députée de Paris, agressée sur les plateaux de télé par des chiens de garde médiatiques qui ne se rendent même plus compte que leur machisme est teinté d’une forme de racisme insupportable. Solidarité avec elle face au déchaînement de haine venant de l’extrême droite ainsi déclenché par les employés des neuf milliardaires qui contrôlent 90 % de la presse», a-t-il posté, dans un billet signé de sa main sur Facebook.
(…)