Pourquoi tant de pubs ont-ils fermé à Londres ?
La composition démographique peut avoir contribué à la fermeture de pubs londoniens ; le changement dans la proportion de musulmans est un bon indicateur du changement à venir du nombre de pubs dans les différents quartiers.
MISE À JOUR : Des analyses supplémentaires seront publiées demain. Le changement dans la proportion de personnes nées à l’étranger et le changement dans la répartition des niveaux professionnels semblent être de plus clairs indicateurs de l’avenir que la proportion de musulmans.
Le 19 avril, les bureaux du maire de Londres ont publié un communiqué de presse intitulé “Des données alarmantes révèlent que le nombre de pubs à Londres a diminué de 25 % depuis 2001”. En d’autres termes, en dépit du fait que la population de Londres a augmenté de 1,7 million (24%), le nombre de pubs s’est réduit d’un quart.
Le communiqué de presse relève que :
Le maire Sadiq Khan a pris l’engagement de mettre un terme au déclin du nombre de pubs à Londres.
Et que :
Une étude récente sur les visiteurs étrangers à Londres révèle que 54 % d’entre eux se sont rendus dans un pub durant leur séjour dans la capitale, ce qui souligne la grande importance de ces établissements pour la ville et leur lien profond avec la culture anglaise.
En ce qui concerne les causes possibles, le communiqué de presse mentionne les suivantes :
Les coûts d’exploitation, les conflits avec les voisins et avec les promoteurs immobiliers et l’assouplisssement, en 2015, des règles de développement urbain autorisé.
Tandis que chacun de ces points a probablement joué un rôle, un facteur supplémentaire est la diminution de la demande de pubs causée par le changement de composition démographique : plus précisément, par l’augmentation de la proportion des populations d’origine sikh, indienne et musulmane. Par exemple, entre 2001 et 2001, la part de la population britannique blanche a diminué de 60 à 45 %, tandis que celle de la population britannique d’origine asiatique passait de 13 à 18,5 %.
Pour enquêter sur cette possibilité, j’ai obtenu du Bureau des Statistiques de Londres les données relatives à la composition religieuse des différents quartiers pour les années 2001 et 2015, et, de l’IDBR (Registre Interdépartemental du Commerce), les données relatives au nombre de pubs.
Le tableau ci-dessous montre la corrélation entre les changements de proportion dans le nombre de pubs et les changements de pourcentages concernant quatre groupes religieux majeurs : les juifs, les hindous, les sikhs et les musulmans.
La corrélation entre le changement proportionnel du nombre des pubs et de la population musulmane est forte et statistiquement significative. Un diagramme de dispersion est montré ci-dessous. Les trois autres corrélations sont d’ampleur moindre et ne revêtent pas de signification.
Le quartier de Redbidge paraît un cas à part. (J’ignore pourquoi ; si quelqu’un en a une idée, faites-la moi connaître). Si l’on exclut Redbridge, la corrélation est considérablement plus forte, à savoir r = .67 (p < 0.0001). Un diagramme de dispersion du rapport ainsi obtenu est montré ci-dessous. En résumé, divers facteurs ont probablement contribué à la chute sans précédent du nombre de pubs dans la capitale de la Grande-Bretagne. Un de ces facteurs (que ne mentionne pas le communiqué du maire de Londres) est une demande réduite de pubs causée par le changement de la composition démographique de la ville. Medium
(Merci à Renaud pour la traduction)