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Le Canada fêtera, samedi 1er juillet, la création de la Confédération canadienne, il y a cent cinquante ans. Mais, à dire vrai, les citoyens de ce vaste pays ont l’air de s’en moquer un peu, comme l’explique le New York Times. Les quelques tentatives de célébrer l’événement ont tourné au fiasco selon Stephen Marche, écrivain et contributeur dans plusieurs journaux anglo-saxons.

Ces « 150 ans » sont ceux de la réunion des provinces canadiennes conquises un siècle plus tôt par la France et l’Angleterre, la Confédération du 1er juillet 1867. Mais la population indigène ou «autochtone» y vit depuis bien plus longtemps. Les 150 ans du Canada sont donc d’abord l’anniversaire du Canada colonisé.

L’événement commémoré est loin de mériter tambours et trompettes, commente Stephen Marche dans le New York Times :

« Un groupe de vieux hommes blancs qui se réunissent pour allier des provinces éparses contrôlées jusque-là par l’empire britannique, sans la moindre considération ou participation des autochtones. »

Pourtant, le Canada avait célébré ses 100 ans avec force festivités, en 1967. Que s’est-il passé depuis ? D’abord le pays s’est doté d’un premier ministre érigé en modèle de progressisme (même si en pratique, les autochtones n’ont pas vraiment vu de résultats concrets). Avec lui, une nouvelle génération arrive au pouvoir, qui voit l’histoire du pays de manière plus critique. Justin Trudeau n’a-t-il pas déclaré que le Canada était le « premier Etat postnational » ? Pour lui, il n’existe pas au Canada « d’identité nationale ». […]

Comme l’affirmait déjà son père, Pierre Trudeau, premier ministre de 1980 à 1984, « il n’existe pas d’homme canadien idéal », au sens où leurs voisins ont, eux, un « homme américain » bien défini, auquel correspondent par ailleurs une origine ethnique et une couleur de peau. […]

« Le refus des Canadiens de s’autocélébrer est en soi digne d’être célébré », conclut Stephen Marche. Surtout depuis qu’il est devenu clair, après le Brexit et l’élection de Donald Trump, que « le patriotisme, c’est un truc de losers ».

yabiladi

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