Réélu à la direction de l’institut universitaire de technologie de Saint-Denis, Samuel Mayol revient sur le combat qu’il a mené dans son établissement. Il avait destitué Rachid Zouhhad, chef du département «Techniques de commercialisation», pour des milliers d’heures d’enseignement payées mais non effectuées. et avait été accusé d’islamophobie.
Il a tout enduré : les menaces de mort, les agressions physiques, mais aussi, plus paradoxalement, les pressions de sa hiérarchie. Depuis qu’il a entamé, en décembre 2013, un bras de fer avec une association d’étudiants car il estimait qu’elle violait les règles de la laïcité au sein de l’IUT de Saint-Denis, Samuel Mayol a traversé quatre années d’enfer. Au terme d’un interminable marathon judiciaire dont il est sorti blanchi, il vient d’être réélu à la tête de l’établissement, le 27 juin dernier.
Vous venez d’être réélu à la direction de l’IUT de Saint-Denis, dépendant de l’université Paris-XIII, après quatre années mouvementées. Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?
Je suis heureux. Cette réélection (par 25 voix sur un total de votants de 27 personnes, NDLR) me donne le sentiment qu’une parenthèse de ma vie se referme. Tout avait commencé, peu de temps après ma première élection en 2012, par une confrontation violente avec des individus qui mettaient à mal les principes de laïcité au sein de l’IUT. J’ai voulu mettre un terme à leurs agissements. Ce faisant, je me suis heurté à des réactions inattendues de ma hiérarchie. [NDLR : A cette époque Jean-Loup Salzmann était président de l’université Paris 13]Après avoir été blanchi par la commission disciplinaire de l’université, puis par la justice, je suis honoré de la confiance que m’accordent aujourd’hui les membres du conseil de direction de l’institut… J’ai le sentiment que nous avons gagné la bataille de la laïcité à l’IUT de Saint-Denis.
Vous avez été menacé, agressé, accusé de manipulation et d’islamophobie. N’avez-vous jamais pensé abandonner le combat ?
Jamais. Cette histoire ne concernait pas ma simple personne, mais des principes que je place bien au-dessus de moi. Je me devais de les défendre. J’ajouterai que, par tempérament, je n’aime pas reculer et que, dans cette affaire, j’ai été très soutenu par la communauté éducative et par le personnel administratif de l’IUT. […]
Merci à Dura Lex