La France se trouve au bas du classement PISA, rappelle l’historien Antoine Prost, qui dénonce l’éventuelle suppression du mercredi matin.
Il est de nouveau question des rythmes scolaires. Et l’enjeu central est évacué. Il s’agit du temps que nous décidons d’attribuer à l’école. C’est une question très simple : voulons-nous que nos enfants apprennent efficacement ce qu’on appelle aujourd’hui les fondamentaux ? […]
En comptant le mercredi matin comme une journée pleine, et comme de vraies semaines de classes celles de fin juin-début juillet, les écoliers ont eu cette année 174 jours de classe. Nous sommes dans la limite basse de nos voisins, qui ont entre 180 et 200 jours de classe.
Croit-on qu’on comblera notre retard en supprimant le mercredi matin, comme le proposent des irresponsables, c’est-à-dire en descendant à 140 jours par an ? Nos enfants sont-ils plus intelligents que les autres ? Ou nos maîtres plus efficaces ? Si vous voulez la semaine de quatre jours, il faut réduire nettement les grandes vacances et passer de 35 à 38 semaines de classe. C’est un peu ce qui se faisait avant 2008 dans les départements qui pratiquaient la semaine de quatre jours. Si vous n’avez pas ce courage, ne touchez pas au mercredi matin.
Mais, direz-vous, en quatre jours nos enfants auront autant d’heures de classe dans l’année que nos voisins puisque les journées auront six heures. C’est exact. Mais croyez-vous que toutes les heures se valent ? Croyez-vous que la sixième heure de cours soit aussi efficace que les premières pour des enfants de 7 ou 8 ans ? […]