“Chaban-Delmas et Rocard : ce sont deux noms qui étaient inconnus de la plupart des députés d’En Marche. Deux noms qui incarnent le monde politique d’avant. Deux noms qui ont eu pourtant leur heure de gloire”, analyse Éric Zemmour. “Si on préfère l’analyse politique, Édouard Philippe ne s’est pas trompé en les citant”, lance le journaliste. “Nommé en 1969, Chaban tenta d’inoculer les idéaux libertaires de Mai-68 dans le corps du gaullo-pompidolisme. Nommé en 1988, Rocard tenta d’introduire les idées des chrétiens de gauche dans le corpus du socialisme français“, ajoute-t-il.
“Chaban-Delmas et Rocard ont dynamité le gaullisme et le socialisme. Leur victoire a éloigné l’électorat populaire des deux vieilles maisons“, décrypte Éric Zemmour. “Elle a préparé l’émergence du macronisme autour de la réconciliation des deux bourgeoisies, celle de droite et celle de gauche”, dit-il, avant de conclure : “Au moins Édouard Philippe, en les choisissant, a montré qu’il avait de la mémoire et de la reconnaissance”.