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Pour rendre hommage à un ami décédé sur la route, 300 jeunes de Grigny ont effectué un rodéo sauvage sur la N 104 jusqu’à la station-service BP de Saint-Germain-lès-Corbeil. Une immense pagaille et aucune verbalisation. Scènes impressionnantes dimanche après-midi, vers 15h30, sur la Francilienne, en direction de Melun. Près de 300 jeunes partis de Grigny (Essonne) ont investi la route pour un rodéo géant. Beaucoup avaient les plaques d’immatriculation manquantes ou cachées et avaient des comportements dangereux au guidon de leurs scooters ou mini-motos.

Nous étions là sans animosité, pour rendre hommage à Walid, mort sur la N104 en avril, il devait fêter ses 30 ans ce week-end“, relate un des motards. Les forces de l’ordre en sous-effectif n’ont pas pu interpeller ni verbaliser les participants mais ont encadré le rassemblement sauvage pour éviter que cela ne dégénère.

Roues arrières et plaques d’immatriculations masquées. 300 jeunes originaires pour la plupart de Grigny, au guidon de leurs motocross, scooters et quads se sont donné rendez-vous dimanche en début d’après-midi en l’honneur de Walid décédé le 8 avril sur une moto 125 cm3 sur la N 104 à hauteur de Corbeil-Essonnes. « Ce week-end il aurait fêté son anniversaire, on a voulu lui rendre hommage », indique l’un des participants.

Cette horde a effectué une manifestation sans autorisation qui a tourné au rodéo sauvage sur la Francilienne jusqu’à la station-service BP de Saint-Germain-lès-Corbeil. Là, une trentaine d’entre eux sont montés sur le toit de la station essence, tandis que plusieurs centaines d’autres investissaient les pompes ou l’intérieur de la boutique. Prévenus et rapidement sur place, les policiers ont « surveillé et encadré leur départ », indique la direction départementale de la sécurité publique. Ceci afin de limiter les risques pour les autres usagers de la route.

« C’était hallucinant, la circulation a été arrêtée dans les deux sens, car tout le monde regardait ce qui se passait, souffle une automobiliste. Les jeunes faisaient des roues arrières ou se mettaient debout sur leurs bécanes. A l’avant du cortège, il y en avait un qui était en voiture assis sur la portière. »

Même étonnement à la station-service réquisitionnée. « En trois minutes, ils sont arrivés et ont tout bloqué vu leur nombre, affirme un employé de BP. On a eu peur d’être dévalisés, ils ont vite vidé les rayons et créé un embouteillage en caisse. Mais en fait il n’y avait aucune animosité, même si ceux qui sont montés sur le toit ont fait tomber des morceaux du faux plafond à force de sauter. »
Les syndicats de policiers grincent des dents

Cette manifestation improvisée fait malgré tout grincer des dents. « A cause du manque d’effectif, on ne peut interpeller personne pour ces comportements dangereux, détaille le syndicat de police Alliance. Il faut trouver des solutions parce que ces rodéos se multiplient en toute impunité. Sous prétexte d’une commémoration, on privatise la N 104 et on prend d’assaut une station-service. Comment expliquer ça ensuite aux gens qui se font verbaliser pour avoir dépassé la limitation d’1km/h ? »

Le 21 mai déjà, un autre hommage avait gêné la circulation : A Massy, une centaine de jeunes originaires des quartiers de la ville sur des quads et des deux roues avaient bloqué les rues et klaxonné devant le commissariat. Ils manifestaient après la mort de Curtis dans un accident de quad à Antony (Hauts-de-Seine) alors qu’il voulait échapper à un contrôle de police.

A Courcouronnes et Ris-Orangis, les rodéos ont blessé des fillettes sur des places publiques ces dernières semaines. « Ces comportements constituent un véritable fléau pour la population des quartiers sensibles, et les collègues ne peuvent pas intervenir avec le risque d’accident ou d’émeute », soupire de son côté Fabien Lefèbvre du syndicat de police Unsa.


En sous nombre, les agents n’ont pas pu interpeller ni verbaliser les participants à ce rodéo géant et les ont encadrés.

Scènes impressionnantes dimanche après-midi, vers 14h30, sur la Francilienne, en direction de Melun. Près de 300 jeunes partis de Grigny ont investi la route pour un rodéo géant. Beaucoup avaient les plaques d’immatriculation manquantes ou cachées et avaient des comportements dangereux aux guidons de leurs scooters ou mini-motos.

Le groupe a parcouru une dizaine de kilomètres sur la N 104 avant de s’arrêter au niveau de la station BP à Saint-Germain-lès-Corbeil, où ils ont continué à faire vrombir leurs moteurs et à, notamment, rouler sur la roue arrière.

Alertées, des patrouilles de police, en sous-nombre, sont arrivées sans pouvoir intervenir. « Ils sont repartis sous surveillance policière », explique-t-on du côté de la direction départementale de la sécurité publique.

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Le Parisien

Merci à Marie Salers

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