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Le metteur en scène Yohan Manca présente et joue dans le festival off du Festival d’Avignon une pièce inspirée des dernières heures de la vie du terroriste Mohamed Merah. Un triste souvenir et une adaptation malvenue pour certaines familles de victimes.

Parmi les 1 480 spectacles proposés jusqu’au 26 juillet par le Festival d’Avignon dans son off, le pari osé du jeune metteur en scène Yohan Manca. Il joue “Moi, la mort, je l’aime comme vous aimez la vie”, le récit des dernières heures de Mohamed Merah, le terroriste islamiste qui a tué sept personnes à Toulouse et Montauban en mars 2012.

L’écrivain Mohamed Kacini a écrit ce texte à partir du verbatim des négociations entre le terroriste et la police publié en juillet 2012 par le journal Libération, Yohan Manca le met en scène et le joue. C’est lui qui interprète Mohamed Merah.

Selon le metteur en scène, interrogé par Thierry Fiorile, Mohamed Merah était “un fanatique des armes à feu plus que du Coran”.

Pour Latifa Ibn Ziaten, la mère de la première victime de Merah à Toulouse, cette pièce est un choc. “Cela me choque parce que mettre Mohamed Merah dans une pièce de théâtre, montrer ça, parler de lui, de ses conversations, c’est faire de lui un héros et je ne trouve pas ça intelligent. Merah, c’est pas un héros, c’est un assassin”.

Son avocate, Samia Maktouf, dénonce de son côté “une dérive grave” : “je connais par coeur le verbatim des ces heures-là, ça vous donne la chair de poule. C’est de la propagande. Ce sont des textes qui pourraient pousser des jeunes à passer à l’acte”.

Franck Touboul, le président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) en Midi-Pyrénées, se dit pour sa part “totalement réfractaire à tout ce qui peut participer à stariser, glorifier, encenser, rendre romanesque le parcours d’un barbare et à assurer la promotion de son nom.” Avant d’ajouter : “nous ne supportons plus de voir simplifier ces tristes épisodes de Toulouse et Montauban et de les voir résumés aujourd’hui au seul nom de cet assassin quand personne n’est capable de citer le nom des victimes”. (…)

France 3

Merci à Lilib

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