La précarité sociale et administrative des immigrés d’Afrique subsaharienne pendant leurs premières années en France les rend vulnérables aux risques sexuels et à l’infection par le virus du VIH, selon une étude présentée mardi.
“On voit très clairement que les années où on s’est retrouvé sans titre de séjour, sans logement, en particulier pour les femmes, ce sont des années où on a pris des risques sexuels”, exposant ainsi à une contamination par le VIH, a expliqué Annabel Desgrées Du Loû, l’une des coordinatrices de l’étude, citant par exemple le fait d’avoir davantage de partenaires occasionnels ou des relations sexuelles en échange de services.
Contrairement aux idées reçues, le sida n’est pas qu’une “épidémie importée” au sein de la communauté africaine en France, selon ces travaux, rassemblés dans un livre intitulé “Parcours de vie et santé des Africains immigrés en France”, paru jeudi aux éditions La Découverte.
“On estime qu’entre un tiers et la moitié des personnes qui vivent avec un VIH aujourd’hui et qui viennent d’Afrique subsaharienne ont été infectées après l’arrivée en France. Et c’est directement en lien avec ces années de précarité et cette exposition aux risques sexuels”, a souligné Mme Desgrées Du Loû, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD).
(…) TV5