Après les échanges plus que tendus ayant opposé Emmanuel Macron au chef d’état-major des armées Pierre de Villiers la semaine dernière, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a réaffirmé ce lundi matin sur FranceInfo l’autorité du président de la République. Avant de déclarer que les deux hommes, qui se rencontreront à l’Elysée ce vendredi, allaient « prendre une décision ensemble » concernant l’avenir du militaire le plus haut gradé de France.
20 Minutes revient sur cette altercation ouverte avec Jean-Dominique Merchet, spécialiste des questions militaires, dont le prochain ouvrage, Macron Bonaparte, paraîtra à la rentrée prochaine.
Comprenez-vous les critiques de Pierre de Villiers, adressées la semaine dernière à l’encontre d’Emmanuel Macron ?
Les critiques ne sont pas nouvelles, cela fait des années que le chef d’état-major des armées se bat pour une augmentation du budget de la Défense. L’annonce de la restriction budgétaire a donc suscité une surprise assez forte du côté des armées, ainsi que de celui du chef d’état-major Pierre de Villiers.
Que pensez-vous du recadrage public du président de la République ?
Il faut d’abord savoir que la première réaction de Pierre de Villiers, certes excessive, avait eu lieu à huis clos, lors de la Comission de la Défense à l’Asemblée nationale. Mais il y a eu une fuite, et toute la presse a rapporté ses propos.
Je pense que le recadrage public est une énorme erreur politique de la part d’Emmanuel Macron. En une minute, il s’est mis la communauté militaire à dos pour cinq ans. D’autant que ça fait longtemps que le pouvoir politique en demande beaucoup aux armées. […]
Si Pierre de Villiers venait à être démis de ses fonctions, comment pensez-vous que la décision serait appréciée ?
Il y a une forte culture militaire en France. Les Français aiment leurs militaires et sont attachés à leur Armée. Je ne pense pas que cela puisse être bien perçu dans l’opinion. Je répète que pour moi, ce recadrage médiatique est une faute politique majeure.