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La fréquentation des pays du Golfe a bondi dans la station bernoise d’Interlaken, qui devance désormais Genève. Le fruit d’une promotion qui met en avant menus halal, tapis de prière dans les hôtels et vols en parapente avec port du voile.

Mais l’initiative suisse sur l’interdiction de la burqa menace cette stratégie qui divise les hôteliers…

A quelques jours de la fin du Ramadan, la station touristique de l’Oberland bernois peaufine les derniers détails. Les horlogers renouvellent leur stock de montres de luxe. Les menus des restaurants changent de langue et s’arabisent. Dans les hôtels, les affiches promotionnelles vendent les neiges éternelles de la Jungfrau en arabe.

La fin du mois saint musulman marque le début des festivités. Début juillet, Saoudiens, Qataris, Dubaïotes et Omanais prennent leurs quartiers dans la station bernoise. Des hôtes de choix, car les plus dépensiers. En moyenne 430 francs par jour, selon les chiffres de Suisse Tourisme. Près de quatre fois plus que les touristes suisses (120 francs par jour) qui restent encore le premier marché. «Ils viennent en couple ou en famille et séjournent plusieurs jours dans les quatre et cinq étoiles. Interlaken fait office de camp de base pour rayonner dans toute la Suisse», explique Remo Käser, directeur des ventes pour le marché arabe à la Jungfraubahnen.

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A Interlaken, où 80% de la population vit du tourisme, la séduction des visiteurs arabes passe par quelques aménagements: menus halal dans les restaurants de la ville, comme à 3454 mètres d’altitude au sommet de la Jungfrau. Mais aussi «croisières halal» (parce que le buffet l’est) sur le lac de Brienz. Vols en parapente avec port du voile autorisé et davantage de monitrices pour accompagner les femmes dans les airs. […]

La stratégie mise en place pour les Arabes […] divise les professionnels du secteur. D’un côté, les manufactures horlogères et les palaces qui profitent presque exclusivement de cette manne, de l’autre, les plus petits hôtels et les campings qui tirent la langue.

Les Arabes ne vont pas chez eux. Seul 1% fréquente les trois étoiles ou les catégories inférieures. […]

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