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Dans ce livre, Douglas Murray analyse la situation actuelle de l’Europe dont son attitude à l’égard des migrations n’est que l’un des symptômes d’une fatigue d’être et d’un refus de persévérer dans son être.

Advienne que pourra ! « Le Monde arrive en Europe précisément au moment où l’Europe a perdu de vue ce qu’elle est ». Ce qui aurait pu réussir dans une Europe sûre et fière d’elle-même, ne le peut pas dans une Europe blasée et finissante. L’Europe exalte aujourd’hui le respect, la tolérance et la diversité. Toutes les cultures sont les bienvenues sauf la sienne. « C’est comme si certains des fondements les plus indiscutables de la civilisation occidentale devenaient négociables… comme si le passé était à prendre », nous dit Douglas Murray.

Seuls semblent échapper à celle langueur morbide et masochiste les anciens pays de la sphère soviétique. Peut-être que l’expérience totalitaire si proche les a vaccinés contre l’oubli de soi. Ils ont retrouvé leur identité et ne sont pas prêts à y renoncer. Peut-être gardent-ils le sens d’une cohésion nationale qui leur a permis d’émerger de la tutelle soviétique, dont les Européens de l’Ouest n’ont gardé qu’un vague souvenir. Peut-être ont-ils échappé au complexe de culpabilité dont l’Europe de l’Ouest se délecte et sont-ils trop contents d’avoir survécu au soviétisme pour se voir voler leur destin. Cette attitude classée à droite par l’Europe occidentale est vue, à l’Est, comme une attitude de survie, y compris à gauche comme en témoigne Robert Fico, le Premier ministre de gauche slovaque : « j’ai le sentiment que, nous, en Europe, sommes en train de commettre un suicide rituel… L’islam n’a pas sa place en Slovaquie. Les migrants changent l’identité de notre pays. Nous ne voulons pas que l’identité de notre pays change. » (2016)

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L’injonction « Adaptez-vous ! » peut très bien être teintée d’incitations à expier le passé : Tournez-la page, rien de nouveau, vous avez été horribles, maintenant vous n’êtes plus rien.

En Angleterre, la publication des résultats du recensement de 2011, qui montraient que les « White British » étaient désormais minoritaires à Londres, fit les délices « des trois quarts des participants » aux débats de NewsNight sur la BBC. Le maire de Londres Boris Johnson déclara : « Nous devons cesser de nous lamenter sur la digue qui a sauté (dam-burst). C’est arrivé. Il n’y a rien que l’on puisse y faire sauf faire en sorte que l’absorption soit la plus digeste possible. »

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Note de Lecture de Michèle Tribalat

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