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Le Front national a tenu vendredi et samedi un séminaire de «refondation» à huis clos. Si la sortie de l’euro est maintenue comme objectif, elle est repoussée à la fin d’un hypothétique quinquennat.

L’après-midi d’introduction a été consacrée aux aspects techniques et organisationnels. Louis Aliot a exprimé quelques griefs sur le fonctionnement de la commission d’investiture, et l’avocat Gilbert Collard s’est prononcé pour la suppression des vice-présidences dans l’appareil du parti. Leur parole brouille, selon lui, celle de la présidente. Alors que les caisses du parti sont à nouveau dans le rouge, l’idée de déménager le siège de Nanterre s’est vu opposer celle de louer une annexe, plus proche des lieux de pouvoir, au sein de la capitale. Arrivé et reparti avec Sophie Montel, Florian Philippot n’a pas pris la parole, mais s’est offert une sortie médiatique remarquée samedi matin sur France Info. Histoire d’appâter ses détracteurs sur un autre terrain que la sortie de l’Euro, le vice-président du FN s’est proposé de prendre un café avec Jean-Luc Mélenchon, pour «parler aux patriotes de gauche comme de droite».

«Nos réserves sont à droite, il faut se ressaisir!», a fulminé de son côté Jean Messiha, le rapporteur de la commission sur le fonctionnement du parti, absent pour des raisons personnelles et remplacé par Wallerand de Saint-Just.

Pas de détente pour la suite de la journée, puisque le séminaire abordait ce samedi le sujet brûlant de la doctrine, avec les questions de l’euro, de l’Europe et des priorités du parti. Objet d’un intense débat interne qui a conduit à la fragilisation de Florian Philippot, cet élément de programme est tenu pour responsable des déceptions électorales frontistes. Le secrétaire général du parti Nicolas Bay a lui-même tenu à marquer sa différence en faisant circuler vendredi une contribution personnelle, qui dessine une ligne plus centrée sur les questions identitaire que sur le retour au franc. Mais la menace du vice-président en charge de la stratégie de quitter le parti, si ce projet était abandonné par Marine Le Pen, plane toujours. Le séminaire aura tenté de proposer une synthèse de conciliation: donner la priorité à «la maitrise des frontières migratoires et commerciales», et garder la souveraineté monétaire pour une fin de quinquennat, selon des nouvelles modalités bientôt soumises au vote des militants.

Le Figaro

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