La « Mara Salvatrucha », un gang latino particulièrement violent, sert la rhétorique anti-immigration du président américain.
« Ils n’aiment pas tuer par arme à feu parce que c’est trop rapide. Ils préfèrent attaquer au couteau, découper et laisser mourir doucement. Ce sont des animaux. » Vendredi 28 juillet, devant les policiers de Long Island, Donald Trump a répété tout le mal qu’il pense de la MS-13, l’un des gangs les plus violents du pays. « Nous allons détruire cet infâme cartel criminel », a-t-il annoncé, sans donner de mesures concrètes.
Rien qu’à Long Island, dans la grande banlieue de New York, des membres de la MS-13 auraient tué 17 personnes en 18 mois. Parmi ces morts, deux adolescentes démolies à coups de batte de baseball en septembre 2016 et quatre jeunes hommes dont les corps découpés à la machette – l’arme privilégiée du gang – ont été découverts dans un parc en avril dernier. Une vidéo du massacre aurait même été envoyée à la petite amie de l’une des victimes.
« Les drogues qu’ils sont accusés de vendre sont presque une excuse pour se venger et attaquer des rivaux ou tous ceux qui croisent leur chemin », a déclaré à CNN William Sweeney Jr, le patron du bureau new-yorkais du FBI. « L’idée que la vie humaine ne signifie rien pour ces membres de gangs devrait marquer les esprits. On ne peut pas laisser ce type d’idées contaminer notre jeunesse », prévient-il.
La MS-13 ou « Mara Salvatrucha » n’est pas la seule organisation criminelle des Etats-Unis, mais c’est celle que le président a décidé de cibler en priorité. Incontestablement dangereux, ce gang composé en majorité d’Hispaniques a aussi l’avantage de servir l’une des rhétoriques de l’administration Trump : la menace de l’immigration.
Le 18 avril dernier, dans un tweet, le milliardaire mettait en cause Barack Obama dont « la faiblesse de la politique en matière d’immigration illégale » aurait permis la croissance du MS-13. Sauf que rien n’indique que le nombre de membres du gang aux Etats-Unis (estimé à environ 10 000 par les autorités) ait augmenté pendant les deux mandats de M. Obama.
La Mara Salvatrucha (« mara », argot pour gang en espagnol, « Salva », une abréviation de Salvadorien et « trucha », pouvant se traduire par malin) grandit à force d’extorsions, de trafic de drogues et d’êtres humains, et d’assassinat. Sa devise « Mata, roba, viola, controla » (« Tue, vole, viole, contrôle ») a de quoi terrifier. Les membres, reconnaissables à leurs nombreux tatouages recouvrant parfois le visage, infligent aux nouvelles recrues le même rite d’initiation, un passage à tabac de 13 secondes.
Merci à valdorf