A Paris, la “difficile cohabitation” entre riverains et toxicomanes près de la salle de shoot de l’hôpital Lariboisière
“Le quartier est devenu insalubre et je ne parle même pas de l’insécurité…” Sur le trottoir de la rue Saint-Vincent de Paul, dans le 10e arrondissement de Paris, Nicole et Carine se lancent dans une conversation animée, mardi 25 juillet. Comme plusieurs autres riverains, les deux femmes dénoncent la salle de consommation à moindre risque (SCMR) qui a ouvert mi-octobre à côté de l’hôpital Lariboisière. La mort d’un homme en face de l’espace, le 14 juillet, a relancé la polémique dans ce quartier, où des banderoles “non à la salle de shoot en quartier résidentiel” sont toujours accrochées sur les façades de deux immeubles. “Vous vous rendez compte, il a agonisé dans l’indifférence générale !” s’indigne l’une des deux femmes.
A en croire Thierry, membre du collectif Stop salle de shoot, “il n’y avait auparavant aucun consommateur de drogues par injection” près de l’hôpital Lariboisière. Le groupe de riverains documente la présence des toxicomanes sur sa page Facebook, photos à l’appui. A l’entrée du parking de la rue Ambroise Paré, une sexagénaire semble d’ailleurs désemparée. “Ah mais non, c’est pas possible, on ne peut pas descendre !” s’irrite-t-elle. En bas de l’escalier, un toxicomane est en train de s’injecter de la drogue. La conductrice tourne les talons, à la recherche d’un autre accès. A l’angle de la rue Saint-Vincent-de-Paul, installés dans une Autolib’, deux toxicomanes préparent une pipe de crack, sans se soucier des passants.
Avant, on ne voyait jamais ce genre de scènes. Je suis maman de deux adolescents, de 13 et 15 ans, qui sont très choqués de voir des toxicos en bas de chez nous.
Pauline Messing, résidente de la rue Saint-Vincent de Paul
Merci à MarcelVincent