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Si la religion musulmane condamne toute maltraitance envers les animaux, il est vrai que le chien est loin d’y occuper une place de choix. Mais les origines de ce désamour pourraient être beaucoup plus récentes qu’on ne le pense.

Intéressante question que celle de l’origine de l’impureté des chiens dans la religion musulmane, soulevée il y a une dizaine de jours dans un post de blog d’Alan Mikhail, auteur de l’ouvrage “L’animal dans l’Égypte ottomane” (et déjà maintes et maintes fois soulevée par le passé).

Ce professeur d’histoire à l’université de Yale s’est en effet interrogé sur les raisons qui poussent aujourd’hui nombre de musulmans, et probablement tout autant de non-musulmans, à considérer que le chien est une créature impure, sale, et même parfois maléfique dans l’islam. Pour le chercheur, l’explication d’une telle répulsion est surtout à chercher dans l’histoire moderne, de laquelle a émergé une jurisprudence musulmane précise sur la question canine.

En réalité, si le chien est aujourd’hui considéré dans le droit musulman comme impropre, c’est bien parce qu’une rupture marquante dans les rapports entre les populations musulmanes et la race canine a eu lieu. “Il y a environ deux cents ans, des idées reçues sur la contagion ont commencé à émerger”, explique Alan Mikhail. À peu près au même moment dans le monde, un lien entre les pires épidémies et la proximité des cimetières, des déchets et des eaux stagnantes a été enfin établi. Ces trois “facteurs à risques” ont alors été déplacés à la périphérie des villes, ostracisant du même coup les chiens, habitués à se nourrir dans les poubelles.

Plus d’ordures, plus de rôle auprès de l’homme. Pire, à partir du moment où une corrélation entre les déchets, repas des chiens, et les maladies a été faite, les chiens sont devenus eux-mêmes des vecteurs de microbes et autres germes dans l’esprit collectif. Une réputation qui leur colle encore aux poils…

France 24

Merci à Mandarine

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