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Les relations se tendent entre l’Autriche et l’Italie. Il y a quelques semaines, l’annonce par le ministre autrichien de la Défense, le social-démocrate Hans Peter Doskozil, que son pays s’apprêtait à protéger sa frontière en cas de mouvement migratoire massif en provenance du Sud a provoqué un tollé politique en Italie.

Quatre véhicules blindés et 750 soldats sont désormais déployables en quarante-huit heures au col du Brenner, considéré comme le nœud stratégique entre le nord et le sud des Alpes. Une barrière et un poste de contrôle en préfabriqués sont également prêts à être activés. Simples manœuvres électorales en vue des législatives? Force est de constater que sur le terrain, les contrôles s’accentuent.

Préparation de contrôles aux frontières, réduction des allocations familiales pour les étrangers, protectionnisme sur le marché de l’emploi, interdiction du voile intégral… La politique autrichienne de l’immigration poursuit sur sa lancée restrictive, amorcée en 2016. Selon le politologue Anton Pelinka, le gouvernement formé par les sociaux-démocrates et les conservateurs agirait en «FPÖ light». De fait, ces mesures ressemblent fort aux revendications du Parti de la liberté d’Autriche, la formation d’extrême droite.

Les deux nouveaux chefs des partis gouvernementaux semblent vouloir se positionner fermement sur l’immigration, thème qui préoccupe la population. Le but? Couper l’herbe sous le pied du FPÖ pour les élections législatives du 15 octobre. La stratégie s’avère surtout payante pour le ministre des Affaires étrangères conservateur, Sebastian Kurz, désormais en tête des sondages devant l’extrême droite.

Le FPÖ a-t-il du souci à se faire? Pas vraiment, estime Oliver Gruber, politologue à l’Université de Vienne. Selon lui, le parti ne devrait pas souffrir de la perte de ces quelques voix. Car l’omniprésence médiatique des thèmes migratoires ne fait qu’augmente ses chances de figurer en bonne place au sein de la prochaine coalition gouvernementale, dans laquelle il semble actuellement assuré de siéger. «Ce qui est déjà une assez grande réussite pour le FPÖ», ajoute Oliver Gruber.

Tribune de Genève

Merci à Man from Dystopia

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