L’attaque de Levallois-Perret et l’agression avortée de la tour Eiffel inquiètent d’autant plus les autorités qu’elles interviennent dans un contexte de progression régulière du nombre d’individus radicalisés, comme le soulignait le 6 août Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur.
Ces radicalisés sont recensés dans un outil dont l’existence a été révélée par Le Figaro, le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), créé en mars 2015. Place Beauvau, on précise qu’il rassemble aujourd’hui 18 550 signalements. Ce même fichier regroupait 11400 cas au moment des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Soit une hausse de plus de 60 % en moins de deux ans. Le fichier évolue constamment, des individus y étant inscrits et d’autres en sortant selon une évaluation permanente des services de l’État. […]
En juin 2017, et pour ne parler que des individus recensés via les préfectures ou le public (sans les « objectifs » des services), les radicalisés de sexe féminin représentaient 26% des cas et les mineurs un peu plus de 16%. Les convertis représentaient plus de 34 % des radicalisés repérés. […]
Des chiffres particulièrement inquiétants si l’on considère l’évolution de la menace. Dans un article du numéro de juillet-août de la revue des anciens de l’École nationale d’administration, L’ENA hors les murs, le nouveau patron de la DGSI, Laurent Nunez, évoque, avec le tarissement des filières djihadistes, «une stratégie de l’État islamique davantage tournée vers l’exacerbation de la menace endogène ». Une menace qui prend la forme de «djihadistes frustrés qui conçoivent une action terroriste sur notre sol comme une alternative à un projet entravé de départ pour la zone syro-irakienne ». […]
Merci à Lilib