2.459 migrants étaient évacués vendredi matin de campements sauvages installés depuis plusieurs semaines porte de La Chapelle, dans le Nord de Paris, la 35ème opération du genre en deux ans dans la capitale.
Peu après six heures, 350 policiers rassemblaient les migrants présents, sac au dos ou petit sac de voyage avec eux, avant qu’ils ne soient évacués à bord d’une trentaine de bus, a constaté une journaliste de l’AFP.
Originaires essentiellement d’Afghanistan, du Soudan, de Somalie et d’Érythrée, ces migrants sont revenus s’installer dans des campements insalubres disséminés sous l’autoroute ou le long des boulevards extérieurs aux alentours du centre, à proximité du centre humanitaire ouvert en novembre porte de la Chapelle (XVIIIe arrondissement). Plus de 2.800 personnes avaient été évacuées du même endroit le 7 juillet.
Au petit matin, les migrants, en très grande majorité des hommes entre 20 et 30 ans, patientaient dans le calme pour se soumettre au processus de filtrage mis en place par les autorités. Certains se protégeaient de la pluie avec des draps ou des sacs plastiques.
Au total, 18 gymnases de région parisienne ont été mobilisés pour les accueillir. “Plus de 2.000 places d’hébergement ont été prévues“, a déclaré à l’AFP Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (Ofii).
Ce vendredi, à l’aube, les bus de police ont repris leur ballet. Après l’opération colossale du 7 juillet dernier, ils ont commencé à évacuer le campement de migrants situé porte de la Chapelle, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
Une partie d’entre eux doit être transférée dans un campement installé en grand secret dans le XVe arrondissement, rue Lacretelle. L’Etat, la Préfecture de région, la Préfecture de police et la Ville y ont aménagé un terrain près de la porte de Versailles.
Géré par l’association Aurore, ce campus sportif de l’Institut d’éducation physique, de l’université Paris II Panthéon Assas, propriété de l’Université de Paris, devrait accueillir plusieurs centaines de migrants sur ce terrain qui s’étale sur plusieurs hectares entre les rues de Vaugirard et Lacretelle.
Ce jeudi après-midi, des ouvriers montaient les latrines du camp. «On a bien travaillé», commentait un ouvrier devant un horizon de tentes géantes montées au centre de la piste d’athlétisme.
Le « bon travail » n’est pas du goût de Philippe Goujon… « J’ai appris fortuitement qu’un camp de 500 migrants allait s’installer sur mon arrondissement, sur un site universitaire, s’étrangle le maire LR du XVe, un camp avec des tentes de la Croix Rouge comme en Syrie ou au Liban ! Le préfet de région m’a dit qu’il n’avait pas trouvé d’autres sites en Île de France ». Le maire du XVe cite ses gymnases Cévennes et Keller, déjà réquisitionnés pour y accueillir ponctuellement des migrants.
Reste que rue Lacretelle, les migrants ne devraient rester que quinze jours. «C’est ce qu’on m’a dit en tout cas, mais est-ce pour me rassurer ?», s’inquiète le maire. Sur l’association Aurore qui gère le camp, le maire n’a pas de reproches. «Ils gèrent ça très bien».
Côté riverains du XVe, certains sont déjà montés au créneau, sur les réseaux sociaux – notamment Twitter – mais également au standard de la mairie du XVe. Anne, habitante du XVe, s’indigne « d’un camp installé en douce dans la nuit par la Mairie de Paris ». […]