Une vidéo diffusée sur Internet montre une femme violentée par 4 jeunes hommes sans qu’aucun des autres passagers ne réagisse.
La scène est choquante. Pourtant, elle est loin d’être inédite au Maroc, où près de deux femmes sur trois sont victimes de violences, selon des chiffres officiels. Dans une vidéo mise en ligne dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 août, une femme est agressée en pleine journée à l’arrière d’un bus, a priori à Casablanca – les circonstances exactes ne sont pas encore connues –, par quatre jeunes hommes. Hilares, ils lui arrachent les vêtements, touchent violemment ses seins et l’insultent en darija (arabe dialectal marocain). Sur les images, la jeune femme apparaît à moitié nue, en larmes, suppliant ses agresseurs de la laisser partir, dans l’indifférence totale des passagers et du chauffeur de bus.
(…) Dans un pays qui se veut tolérant et où les femmes n’ont pas l’obligation de porter le voile, une partie de la société légitime la violence à leur encontre. En janvier, deux Marocaines blessées lors de l’attentat du réveillon à Istanbul avaient fait l’objet d’une vive campagne d’insultes, accusées d’avoir fêté le jour de l’an « dans un lieu de débauche alors qu’elles sont musulmanes ».
Pour Wafae, 22 ans, « les agressions sexuelles font partie de notre quotidien ». A Casablanca, se déplacer seule est devenu une épreuve de chaque jour pour les femmes. « Que ce soit dans le bus, dans la rue ou même dans un souk plein de monde, on subit des attouchements, des insultes. Les hommes ouvrent leur braguette, collent leur sexe au dos des femmes et vont jusqu’à éjaculer sur nous. En plein espace public ! » Autour d’elles, les témoins restent silencieux. « Ils lèvent les yeux au ciel, font semblant de ne pas voir. Les chauffeurs de bus n’interviennent jamais », poursuit la jeune femme.
Merci à McBrain