Philippe de Villiers, le fondateur du Puy du Fou revient sur les propositions du pape François sur les migrants, publiées lundi 21 août. Il s’inquiète d’une rupture conceptuelle dans le discours de l’Église et d’un message favorisant le déracinement et le mondialisme.
Est-il légitime, pour un pape, de s’inviter dans un débat aussi sensible que celui des migrants ?
Sur le principe, oui. La doctrine sociale de l’Église établit et développe une « théologie de la cité ». L’Église a le droit, et même le devoir, d’éclairer les fidèles sur la bonne manière de gérer le bien commun et d’organiser la société. Cela dit… cette déclaration du pape François sur les migrants me semble favoriser, par son contenu et sa portée, un vrai suicide de l’Occident.
Le pape voudrait-il vraiment anéantir l’Occident ?!
On dirait qu’il veut punir l’Europe dont il ne parle jamais des racines chrétiennes. Chez Jean-Paul II, Benoit XVI et ses prédécesseurs, il existe une « théologie des nations ». Elle repose sur le quatrième commandement : « Tu honoreras ton père et ta mère ». Ce commandement implique de rendre un culte à ses parents et à ses ascendants et donc à sa patrie. Cela implique un amour de prédilection à laquelle la nation appartient car elle constitue une famille de familles. A en croire saint Augustin, la politique est, en ce sens, la plus haute forme de la charité.
En quoi les propos du pape François sont-ils si révolutionnaires ?
Il abolit toute possibilité de régulation des flux migratoires. François inaugure une nouvelle théologie mondialiste mortifère pour l’Europe. Le premier élément saillant de son discours est le fait que les États seraient illégitimes face aux migrants. Je fais allusion à cette phrase incompréhensible qui accorde un primat à la « sécurité personnelle » sur la « sécurité nationale ». Jusqu’à présent, les États avaient une justification régalienne : c’était la sécurité nationale qui garantissait la sécurité personnelle. Le pape opère donc un renversement complet qui ressemble à une prime à l’anarchie.
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