Le nombre de migrants partant des rives marocaines pour franchir la Méditerranée est en forte augmentation.
Yayah est passé. Ce jeudi matin, le jeune Camerounais est sur le point de monter dans le bateau qui le mènera de Ceuta à la péninsule espagnole. Dans le brouhaha de l’embarquement – 80 personnes font, comme lui, le voyage entre le centre pour migrants et le continent –, il ne dit que quelques mots au téléphone : le soulagement, et une nouvelle étape qui va pouvoir commencer. Yayah fait partie des 300 personnes qui ont pu passer le grillage le 20 février. Il en était à sa septième tentative en trois ans. «A chaque fois, j’ai été bastonné et refoulé», explique-t-il. A Casablanca, Nador, Agadir, Fès, des villes marocaines parfois très éloignées. «Et puis on a eu de la chance : ce jour-là, les policiers ne nous attendaient pas.»
Cerné de barbelés et de clôtures de 6 mètres de haut, gardé par des policiers espagnols et marocains, le passage entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta – seule frontière terrestre entre l’Europe et l’Afrique avec l’enclave de Melilla plus à l’est – connaît depuis le début de l’année un regain d’arrivées. Les 17 et 20 février, plus de 800 migrants subsahariens sont parvenus à passer, au moins 187 dans la soirée du 7 août. […]
Au total, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 13 682 personnes sont arrivées en Espagne entre janvier et mi-août, dont 9 738 par la mer et 3 944 par la terre. En 2016 à la même période, ce nombre était deux fois moins important. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a estimé que ce flux pourrait rattraper celui de la Grèce aujourd’hui, loin toutefois des quelque 100 000 arrivées en Italie. […]
Merci à Pythéas