A-t-on idée de prénommer son fils Mohamed quand on a pour patronyme Mohamed ? La justice a beau être bonne fille, elle n’aime pas qu’on la persécute, elle. Le 21 mars dernier, alors qu’il sollicitait aux Baumettes un aménagement de sa peine sous la forme d’un bracelet électronique, Mohamed Mohamed a senti que le vent tournait, que le bracelet allait lui échapper. À tort ou à raison. Du coup, il s’est laissé aller : “Vous pouvez vous faire enc… avec votre bracelet !” a-t-il lancé au juge d’application des peines, au vice-procureur et à la greffière, trois auxiliaires de justice féminins qui se trouvaient en face de lui. Et comme si cela ne suffisait pas, il a baissé son pantalon, exhibé son sexe. Du coup, il a dû s’asseoir, nudité mise à part, sur ses remises de peines. Il devait sortir de prison en juillet. Il attendrait donc.
C’est que Mohamed Mohamed n’est pas un inconnu de la justice. Il a écopé de 3 ans de prison, dont un avec sursis, la peine qu’il purgeait précisément au jour des faits reprochés, pour des faits d’escroquerie à la carte bancaire. Il a même été condamné plus de quinze fois depuis 2005.
Le procureur Max Gazan a volontiers consenti que “les affaires d’outrages à magistrats ont tendance à se multiplier”. Il aurait pu ajouter que Mohamed Mohamed, c’est déjà une récidive que ses parents lui ont infligée bien malgré lui à la naissance. En conséquence, glissera-t-il en substance, ne le renvoyez pas en prison. Et le tribunal l’a suivi.
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Merci à Lilib