Voici l’article daté de mai 2017 et écrit par Boris Faure (PS) , la victime, qui a provoqué le courroux de M’jid El Guerrab
M’jid El Guerrab, portrait d’un opportuniste ordinaire
M’Jid El Guerrab, candidat sur la 9ème circonscription des Français de l’étranger (Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest) se présente comme un des initiateurs du Mouvement En Marche sur la zone, il était pourtant, il y a à peine 6 mois engagé sur la Primaire socialiste de désignation d’un candidat. En marche vers l’opportunisme ordinaire ?
Emmanuel Macron a fait du renouvellement de la vie politique, et de ses pratiques, l’étendard de sa campagne présidentielle victorieuse.
Je ne partage pas son projet présidentiel. Mais je salue cette volonté affichée de plus de transparence et d’éthique comportementale. Qui n’y souscrirait d’ailleurs ?
Des intentions aux actes, il y a parfois un long chemin à parcourir. Une « longue marche »…
Dirigeant de la Fédération des Français de l’étranger du PS, j’ai regardé de près le profil des candidats investis par En Marche, ou se revendiquant de la Majorité présidentielle, pour les législatives qui se profilent dans quelques jours à l’étranger.
J’espérais découvrir, parmi ces candidats, non des parangons de vertu, mais des personnes ayant prouvé, par leurs parcours et leurs actes, leur attachement à ce souci d’exemplarité politique souhaité par le nouveau président. Aucun sectarisme : Nul doute que certains de ces candidats rentrent dans le cadre du « renouvellement » souhaité.
Une candidature, celle de M’Jid El Guerrab, qui se revendique de la majorité présidentielle sur la 9ème circonscription (Français d’Afrique du nord et d’Afrique de l’Ouest), a retenu “toute mon attention”, selon l’expression consacrée. Car elle relève d’un « opportunisme ordinaire », bien trop commun dans l’univers politique, et qui participe hélas de sa relative dépréciation :
M’Jid El Guerrab a “joué” sur deux tableaux jusqu’au mois de Novembre 2016 :
Se « parachutant » dans la Fédération des Français de l’étranger du PS à la fin de l’été 2016 alors qu’il est un militant d’une Fédération socialiste parisienne. Il espérait poser en « successeur » de Pouria Amirshahi, le député sortant qui avait décidé de ne pas se représenter. (Pour tous les éléments factuels, se référer à l’annexe sous l’article)
Se faisant nommer auprès de Jean-Christophe Cambadélis comme chargé de mission en Octobre 2016, pour tenter « par de la diplomatie de coulisse » de se faire investir candidat du Parti socialiste.
Renonçant au dernier moment au vote devant les militants de la primaire de désignation PS organisée en novembre 2016, voyant qu’il n’allait pas l’emporter, après avoir tenté pendant près de deux mois de « délégitimer » le processus des primaires.
Cherchant refuge, dans “l’aventure En Marche” dont il fait mine d’être un des fondateurs en Afrique du Nord alors qu’il n’en est qu’une recrue tardive, ayant rejoint publiquement le Mouvement fin décembre 2016.
Manoeuvrant, enfin, pour que Leila Aichi soit désinvestie par En Marche, en faisant jouer ses réseaux au Maroc, notamment dans la presse locale, pour entretenir la polémique sur les déclarations problématiques de la sénatrice à propos du Sahara occidental.
Il est donc triste de constater qu’en matière de “renouvellement” des mœurs politiques, on peut largement faire mieux.
Il ne m’appartient pas de juger cette personne que je connais depuis 2013 et avec qui j’ai jusque là toujours entretenu des relations cordiales.
Est il la seule personne à utiliser ce genre de procédés douteux ? Nullement. Hélas.
Manœuvres ordinaires, ambiguïté des positionnements, duplicité politique, « rideau de fumée » entretenu dans les « récits politiques personnels », approximations sur le fond des dossiers, absence caractérisée de sens éthique, c’est toutes ces « vieilles recettes » de la « cuisine politique » qu’il faut ranger au placard si l’on veut, enfin, réellement, « renouveler » la vie politique.
Je souhaite avoir une pensée sincère pour tous les “marcheurs” de la première heure qui, en Afrique du nord et de l’Ouest, doivent largement se sentir floués par cette candidature qui, hélas, prend le risque, avec son maintien, de déconsidérer le mouvement de la République En Marche sur la 9ème circonscription.
Je ne confonds pas le comportement opportuniste d’un seul avec la conviction sincère de beaucoup d’autres.
Après la polémique ayant touché Leila Aïchi et ayant provoqué son apparente désinvestiture, alors qu’elle poursuit pourtant sa campagne, gageons que les progressistes d’En Marche, et toutes les personnes de “bonne volonté » sauront choisir une candidature plus à même de porter ce renouveau que nous souhaitons tous, pour notre République et pour notre Démocratie.
Pour ma part, et avec conviction, je soutiens le candidat désigné par les militants socialistes à la primaire pour les représenter : Didier Le Bret. Un homme sérieux et compétent. Digne et droit.
Boris Faure
1er secrétaire fédéral FFE PS
ANNEXE – Rappel des faits (dont je possède toutes les preuves écrites) :
L’opportunisme ordinaire de M’Jid El Guerrab.
-Un militant du Parti socialiste en région parisienne, qui rejoint en période pré-électorale la Fédération des Français de l’étranger du PS pour un rattachement « administratif » à la section PS de Casablanca.
M’Jid El Guerrab a demandé son transfert au sein de la Fédération des Français de l’étranger du PS le 9 Août 2016. Son rattachement à la section de Casablanca a été opéré début septembre 2016. Jusque là, ce camarade était membre de la section PS de Bagneux, dans la Fédération socialiste des Hauts de Seine :
– Un militant socialiste qui s’est présenté à la Primaire militante du PS à l’automne 2016.
M’jid El Guerrab a souhaité participer, au même titre que sept autres candidats à la candidature, à la Primaire interne que la Fédération des Français de l’étranger a organisé pour départager les impétrants souhaitant obtenir l’investiture socialiste sur cette circonscription : Il s’est déplacé, à ce titre, pour participer au rassemblement militant organisé à Dakar du 23 au 25 septembre 2016, une réunion destinée à permettre l’échange politique entre les candidats et la cinquantaine de militant(e)s venus de toute la circonscription et à lancer officiellement la Primaire.
M’Jid El Guerrab s’est lancé, dans la foulée de ce rassemblement, dans une série de manœuvres visant à “délégitimer” cette primaire, dès le 26 septembre 2016, multipliant les courriels à la direction de la Fédération, les sous-entendus, les critiques et les attaques sur le processus des primaires, courriels auxquels nous avons systématiquement apporté des réponses circonstanciées et claires avec le soutien des autorités du PS National.
– Un militant socialiste à la manœuvre qui rejoint très tardivement le mouvement En Marche après avoir manœuvré en coulisse à Solférino.
En Octobre 2016, M’Jid El Guerrab, soucieux de renforcer sa visibilité au sein du PS, se fait nommer “chargé de mission” auprès du Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis… Renforçant encore son ancrage parisien auprès de Solferino.
Le 10 novembre 2016, voyant ses tentatives pour déstabiliser la Primaire sur la 9ème circonscription tourner court, il annonce le retrait de sa candidature…
La primaire de désignation est remportée par Didier Le Bret face aux autres candidats avec 57% des suffrages militants. Le candidat Le Bret est logiquement investi pour le Parti socialiste à la convention d’investiture du 17 décembre 2016.
Fin décembre 2016, M’jid El Guerrab indique publiquement rejoindre En Marche.
– Un militant socialiste sous le coup d’une procédure d’exclusion.
Le 16 Mai 2017, au vu de la liste des candidats déclarés en Préfecture pour la 9ème circonscription, et constatant la présence de M’jid El Guerrab sur la liste des candidats face au candidat investi par le PS à l’issue de sa victoire à la primaire, Didier Le Bret, en application des statuts du Parti, les instances nationales sont saisies pour demander formellement l’exclusion de M El Guerrab du PS, sa “démission” n’ayant jamais été signifiée à la Fédération à laquelle il continue donc d’appartenir.
Le 17 Mai 2017, M’Jid El Guerrab annonce publiquement lors de sa conférence de lancement de campagne qu’il faisait campagne, depuis un an, pour En Marche. Soit donc, depuis Mai 2016, d’après lui. Une affirmation contredite totalement par le rappel des faits exposés ici.
A ce jour, M’Jid El Guerrab n’est pas investi par En Marche. Il bénéficie du soutien d’un comité local d’En Marche, le comité du Maroc, mais n’est donc pas le candidat de la République En Marche. Leila Aichi, elle, poursuit sa campagne. M’jid continue, là encore, à jouer « de l’ambiguïté » pour tromper les électeurs et poser en candidat « officiel » qu’il n’est pas. La confusion est En Marche.
Blog de Boris Faure (médiapart)
Exemple de message publié par “Salomé Roussel”, sa collaboratrice, pour intimider ceux qui relayaient l’article sur Facebook :