– C’est à la fois extraordinaire, curieux et stupide, résume le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jean-Pierre Bandiera.
Dans son sweat à capuche du PSG, Brahim, né au Maroc il y a 27 ans, écoute le juge retracer les faits qui se sont déroulés ce mercredi 30 août. Ce jour-là, ce célibataire sans emploi, qui parle aussi vite que Doc Gynéco et qui plane autant qu’un oiseau, a tenté de pénétrer à l’intérieur d’un bâtiment du 2e régiment étranger d’infanterie. Muni d’un pied de biche, Brahim force la porte d’entrée qui mène aux logements, dont celui du général. Mais il est très vite repéré. En quelques secondes, un militaire de permanence débarque avec une bombe lacrymogène. Brahim se rend. Mais devant le tribunal, il trouve quand même le moyen de nier les faits.
– J’ai rien fait ! J’avais pas de pied de biche. J’ai jamais eu de pied de biche.
Durant l’audience, Brahim parle dans sa barbe et répond complètement à côté de la plaque à la plupart des questions. A un moment, on comprend qu’il ne se drogue plus depuis deux ans. Une affirmation qui étonne la représentante du ministère public :
– Vous êtes sûr ?, demande-t-elle.
– Beh oui.
Les magistrats en doutent, tout autant de son innocence que le prévenu clame pourtant haut et fort. Pour cette tentative de vol, Brahim est finalement condamné à 35 heures de travail d’intérêt général.