Jeudi, Nicolas Bay, secrétaire général du FN, viendra à Dijon tirer un trait sur la présidence de groupe de Sophie Montel à la Région. L’issue (provisoire ?) d’une lutte interne qui oppose Florian Philippot à Louis Aliot.
C’est jeudi après-midi que tout se jouera. À Dijon, à l’annexe du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Nicolas Bay, secrétaire général du Front national, viendra « tourner la page Sophie Montel ». En face de lui seront réunis les seize élus sur vingt-quatre qui ont décidé, lors de la séance du 30 juin, de « destituer » la députée européenne de sa présidence de groupe. C’était une consigne validée par Marine Le Pen, bien sûr, mais beaucoup, surtout en Bourgogne parmi les proches de Louis Aliot et de son relais local Édouard Ferrand, ne supportaient plus la forme de gouvernance dite « hégémonique » de Sophie Montel, sa proximité avec Florian Philippot, ses positions jugées « iconoclastes » sur l’avortement ou l’immigration, son choix de protéger des colistiers suspendus après avoir critiqué la campagne législative du FN et, pire aux yeux des puristes de la ligne identitaire, d’avoir laissé un assistant en CDD et non encarté s’en prendre sur les réseaux sociaux aux rapatriés d’Algérie.
Sous pilotage provisoire
Certes, sur les plateaux des télés où elle est conviée, Sophie Montel martèle toujours son espoir d’infléchir la sanction et d’obtenir de Marine Le Pen de réintégrer sa fonction à la Région. En privé, elle ne dissimule pas que ses chances d’y parvenir sont minimes. Et même y parviendrait-elle qu’un obstacle subsisterait, de taille : le refus d’une partie de ses ex-colistiers de siéger à nouveau à ses côtés. Aujourd’hui, le groupe est sous pilotage provisoire avec Marcel Stéphan (Nièvre) comme président, assisté par Sylvie Beaulieu (Côte d’Or) et Jacques Ricciardetti (Doubs). Certains aimeraient que Marcel Stéphan garde le poste mais Paris veut l’accorder à Julien Odoul (Nièvre). « Je serai président, Marine Le Pen l’a voulu », nous confirme celui qui est aussi conseiller au cabinet de cette dernière.
