Affaiblie par son débat calamiteux face à Emmanuel Macron, députée du Pas-de-Calais mais sans groupe parlementaire pour se faire entendre, la présidente du Front national aura droit à un automne chaud
Dans la longue vie de crises vécues par le Front national, c’est le duel qu’on n’attendait pas : le torchon brûle entre Marine Le Pen et Florian Philippot. Une difficulté supplémentaire pour la présidente du parti, qui fait sa rentrée jeudi soir sur TF1, puis samedi avec son traditionnel discours de Brachay.
Marine Le Pen a demandé à Florian Philippot, le 4 septembre, de renoncer à la présidence de son association, Les Patriotes, lors d’une réunion restreinte du bureau exécutif du Front national. Ils étaient cinq autour de la table. Depuis, les uns et les autres ont parlé et la nouvelle s’est répandue. L’ennui, c’est que Florian Philippot assure n’avoir rien entendu de tel. Selon lui, rien n’a changé dans sa relation avec la présidente du FN. D’ailleurs, dit-il, il travaille sur l’écriture du discours que Marine Le Pen prononcera samedi à Brachay (Haute-Marne), sa commune symbole de la « France des oubliés ». Dans l’entourage de la présidente du FN, c’est un tout autre refrain : « Ils ne se parlent quasiment plus », confie un eurodéputé.
Pendant toute la campagne présidentielle, comme depuis plusieurs années, ces deux-là ont pourtant formé un couple quasi fusionnel. Pas un passage dans les médias sans que l’un téléphone à l’autre, échangeant les impressions, les bonnes formules, les rires, les blagues et les arguments. Mais depuis le débat raté face à Emmanuel Macron entre les deux tours, quelque chose semble cassé, comme si Florian Philippot ne croyait plus à la possibilité, pour le Front national, de parvenir un jour au pouvoir.
L’Opinion