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La vidéo de l’agression d’une jeune fille dans un bus à Casablanca, fin août, a jeté une lumière crue sur la question du harcèlement et « la culture du viol ».

Assise sur un couvre-lit violet et pailleté, Aïda ne fait pas son âge. Sa silhouette frêle lui donne des airs d’adolescente. Mais cette jeune Marocaine a déjà vécu le pire, il y a quatre ans. « Je rentrais chez moi tard le soir, confie-t-elle, tête baissée. Ils sont arrivés de nulle part et m’ont emmenée de force dans un garage miteux, à quelques rues de là. » La voix est un peu hésitante, comme si Aïda livrait pour la première fois le récit de son viol. Pourtant, elle a bravé la loi du silence à plusieurs reprises. « Le soir même, les voisins ont entendu les cris, se souvient-elle. Quand je les ai suppliés de témoigner pour moi, certains m’ont giflée. D’autres ont menacé de me violer de nouveau si je ne me taisais pas. » « Durant le procès, le juge m’a demandé comment j’étais habillée et pourquoi j’étais dehors à cette heure-ci », dénonce-t-elle.

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A Derb El Foukara, quartier populaire de Casablanca, il y a des choses qui ne se disent pas, comme dans bien d’autres endroits du Maroc, où les agressions sexuelles, le harcèlement, le viol, sont souvent tus. La culture du hchouma (« la honte ») encourage les non-dits. Même les parents, soumis à une forte pression sociale, dénoncent rarement ces crimes.

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Le Monde

Merci à Lilib

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