Une commune de l’Alabama a été autorisée à faire sécession d’avec son district scolaire. Motif : se débarrasser des enfants des villes voisines, majoritairement noires.
Gardendale est une petite commune d’Alabama. Une commune à 88 % blanche. Mais dans ses écoles, près d’un quart des élèves sont noirs et viennent souvent d’autres localités. La ville se battait donc depuis des années pour « contrôler » ses propres écoles. Elle a gagné. Au printemps dernier, une juge fédérale l’a autorisée à devenir autonome et à sortir du district scolaire du comté de Jefferson, qui compte une majorité de Noirs sur les 36 000 élèves. Depuis la rentrée, les deux écoles primaires n’acceptent donc que des enfants du coin. Un phénomène qui a un nom : reségrégation.
La juge Madeline Haikala a reconnu que « la question raciale était le facteur motivant » de cette sécession et que cela envoyait un message d’exclusion qui « attaque la dignité des élèves noirs ». Mais à la surprise générale, elle a statué en faveur de Gardendale. Elle s’est justifiée en disant qu’elle craignait, si elle avait dit non, que les enfants noirs ne paient les pots cassés et « ne soient tenus pour responsables ». Elle l’a fait aussi par sympathie pour les familles qui ne militent pas toutes en faveur de la sécession pour des raisons racistes. « Tous les parents veulent une meilleure éducation pour leurs enfants et il n’y a rien de fondamentalement mauvais à préférer un petit district scolaire à un grand. »
(…) Le Point