Fdesouche

La chronique de Roger-Pol Droit, dans Le Monde des Livres, à propos d’«Archéologie des migrations», sous la direction de Dominique Garcia et Hervé Le Bras.

Inutile d’expliquer : « les migrants », question cruciale de notre époque, chacun sait. L’Europe les voit arriver, d’année en année, en nombre croissant. Du fait des guerres, des dictatures, des chaos politiques, du fanatisme religieux, du fait aussi de la misère et du désespoir… Et « les migrants » ne soulèvent pas « une question ».

Ils suscitent un entrelacs d’interrogations et d’attitudes qui juxtaposent ou combinent l’humanitaire et le politique, l’économique et l’idéologique, la générosité et l’égoïsme, la crispation et l’hospitalité.

Sans oublier les fantasmes d’invasion, de hordes barbares, de sang impur…

Pourtant, depuis l’aube de l’humanité, des groupes n’ont cessé de bouger, les populations de se mélanger, les sociétés de se transformer. Pour mieux le comprendre, saisir l’ampleur et la diversité de ces mouvements, les pièges à éviter, il n’est pas inutile de rassembler quelques leçons de l’archéologie.

C’est ce que fait l’intéressant volume collectif publié sous la direction de Dominique Garcia, directeur de l’Institut de recherches archéologiques préventives, et d’Hervé Le Bras, démographe, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Cette Archéologie des migrations réunit vingt-cinq études, issues d’un colloque tenu à Paris en 2015.

Parmi les auteurs, des paléontologues, des historiens comme Jean-Paul Demoule ou Bruno Dumézil, mais aussi des sociologues, des anthropologues et même… des archéologues. Ceux-ci conduisent des chantiers de fouilles et les vestiges qu’ils exhument apprennent beaucoup des périples anciens – à condition de parvenir à les interpréter pertinemment. […]

Le Monde

Fdesouche sur les réseaux sociaux