Réseaux de passeurs, délinquance… les contentieux liés à la recrudescence du flux migratoire submergent les parquets.
Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, a les yeux braqués sur la date du 13 novembre 2017. Ce jour-là, c’en sera fini de la fermeture des frontières, décidée deux ans auparavant alors que l’Europe se réveillait sous le choc des attentats de Paris. Une fermeture des frontières qui a permis à l’administration et au parquet de Nice d’endiguer à 97 % le flot de 31.000 migrants qui, sur les huit premiers mois de l’année, ont été interpellés à la frontière italienne. «Sur ces 31.000 personnes, 28.000 n’ont pas été admises sur le territoire français, 1600 ont été interpellées, 1600 ont été réadmises en Italie, et 315 ont été reconduites, détaille Jean-Michel Prêtre. Quand les frontières seront rouvertes, nous allons changer de braquet. Les renvois en Italie, sans vérification d’identité ou sans avoir à prouver qu’ils en viennent, seront impossibles.»
Cette recrudescence du flux migratoire sera d’autant plus difficile à maîtriser pour les parquets frontaliers – du Nord ou ceux de la frontière italienne – que tous témoignent d’un changement d’origine nationale. Jusqu’à la fin de l’année 2016, il s’agissait de personnes venant de pays en guerre, zone irako-syrienne, Corne de l’Afrique ou encore Afghanistan. Un flux en décrue alors qu’explose désormais une immigration économique en provenance de l’Afrique de l’Ouest francophone. À 95 %, ces populations prennent la route de la Libye et utilisent les mêmes réseaux de passeurs que les victimes des conflits. Des réseaux de plus en plus structurés, générant un chiffre d’affaires tel qu’il s’impose désormais comme le plus lucratif après les trafics de stupéfiants et d’armes.
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Merci à valdorf