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Tensions ethniques et manoeuvres politiques ont conduit 390 000 Rohingya à fuir la Birmanie pour le Bangladesh ces deux dernières semaines. À la frontière, les humanitaires sont débordés.

[..] Certains Rohingya sont présents en Birmanie depuis le Xe siècle. Mais les Rakkhine affirment que la plupart sont issus d’une immigration récente et que la population musulmane dans certains villages a doublé, voire triplé, ces dernières années. Ils avouent aussi qu’ils ne se sentent plus en sécurité. « Les Rohingya sont perçus comme une menace au mode de vie bouddhiste et comme la voie vers l’islamisation de la Birmanie », analyse Siegfried O Wolf, spécialiste des questions de sécurité en Asie du Sud Est. La démocratisation en Birmanie a accéléré le processus, en donnant libre cours à certains discours de haine. « Il y a eu des récupérations politiques des tensions ethniques », ajoute Siegfried O Wolf.

Cette politique de discrimination a favorisé la naissance de l’Arsa, l’armée de libération des Rohingya de l’Arakan. Ce groupe a lancé une série d’attaques contre des commissariats le 25 août, déclenchant le début de la crise. Leur leader, Ata Ullah, a été élevé en Arabie Saoudite et le royaume semble apporter un certain soutien logistique aux combattants Rohingya (via l’hébergement de sites Internet). Mais les réfugiés rappellent que, pour l’instant, « ils se battent avec des bâtons et des explosifs faits maison contre l’armée birmane ». La situation actuelle devrait leur bénéficier, car l’Arsa recrute largement parmi les réfugiés des camps. « Ils n’ont plus rien à perdre », explique Zachary Abuza, spécialiste des réseaux islamistes en Asie du Sud Est.

De l’avis de plusieurs réfugiés, c’est maintenant, après le départ de la population civile, que la vraie guérilla va pouvoir commencer. Côté birman, les tensions profitent politiquement à l’armée, qui peut ainsi justifier sa présence au Parlement.

Ouest France

Merci à david

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