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Article du Figaro sur « 4 jeunes femmes, jeunes, musulmanes. Françaises, nées en France ou pas » qui dénoncent ce que le quotidien appelle les « dérives de l’islam ». Plus qu’un phénomène éditorial, un engagement qui leur vaut pour certaines d’être insultées, menacées, poursuivies en justice, voire traitées d’islamophobes.

Il y a Leïla Slimani [née au Maroc, franco-marocaine] qui vient, après son prix Goncourt, de publier un livre « Sexe et Mensonges . La vie sexuelle au Maroc » (Les Arènes) ainsi qu’une BD sur la difficulté d’être femme au Maroc, manière détournée de remettre en cause, à travers le patriarcat, le poids de la religion dans la société marocaine. Il y a Jeannette Bougrab [née en France, fille de harki], combattante de la laïcité, qui vient d’écrire, depuis la Finlande, » Lettre d’exil. La barbarie et nous » (Les éditions du Cerf). Il y a aussi Lydia Guirous [née en Algérie, franco-algérienne] qui s’apprête à publier «Ça n’a rien à voir avec l’islam?» Face à l’islamisme, réveillons-nous, réveillez-vous! (Plon), parce qu’elle ne supportait plus d’entendre, attentat après attentat et alors que les revendications communautaristes gagnent du terrain, que «cela n’a rien à voir avec l’islam». Il y a aussi la journaliste Sonia Mabrouk [née en Tunisie, franco-tunisienne] qui a publié, avant l’été, un livre de conversation avec sa grand-mère tunisienne : « Le monde ne tourne pas rond, ma petite-fille » (Flammarion, mars 2017), où elle évoque pêle-mêle l’école, la culture et le déclin de l’islam sécularisé.

Leur point commun ? Ce sont des jeunes femmes françaises originaires d’Algérie, de Tunisie ou du Maroc. Des femmes musulmanes, en pointe dans la lutte contre l’islam radical. Chacune à sa manière : frontale ou plus douce. Mais désireuses de perpétuer l’islam de leurs grands-parents et de leurs parents. Des jeunes femmes courageuses en tout cas. Qui reçoivent des menaces, se font insulter, traiter d’islamophobes ou se font traîner en justice par des mouvements comme Les Indigènes de la République. […]

Lydia Guirous, éphémère porte-parole des Républicains, ne mâche pas non plus ses mots. Née en Algérie, marquée par le souvenir de ses cousines qui allaient à l’université «la peur au ventre» et par l’assassinat, en 1997, de cette jeune étudiante, Amel Zenoun, égorgée dans un bus parce qu’elle fréquentait la fac, elle souligne avec inquiétude que, désormais, la radicalisation touche en France les générations les plus jeunes : des petites filles voilées et élevées dans le rejet du modèle occidental.

Relevant l’infiltration grandissante des islamistes dans les partis politiques, les syndicats, les médias, les centres de loisirs et même l’Éducation nationale, elle s’avoue guère optimiste en évoquant ces quartiers «où Noël ne se fête plus – on ne prononce même plus le nom, on dit Léon – et où une petite fille peut se faire attaquer verbalement parce que sa mère n’est pas voilée. On tergiverse toujours. On est toujours dans les accommodements. Or l’intransigeance doit être du côté de la République. C’est aux musulmans de s’adapter et non pas à la société française», assure-t-elle. Avouant ne « plus reconnaître la religion de ses parents », elle appelle au sursaut, exhorte la République française à «ne pas céder aux pleureuses communautaristes qui veulent la dénaturer». […]

Le Figaro

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