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La tension monte à Mayotte après que Paris a annoncé son intention de rendre gratuit le visa entre l’île française et les Comores voisines, et des actions sont annoncées lundi dans l’île qui connaît déjà une forte pression migratoire. Associations citoyennes, personnalités de l’île et élus ont exprimé leur colère à la suite de la signature le 12 septembre d’une “feuille de route” visant à assouplir les règles de circulation entre les deux îles de l’océan Indien.

Cette feuille de route prévoit la délivrance par la France de visas gratuits aux ressortissants des Comores afin de lutter contre le trafic d’êtres humains et de tarir les passages illégaux. Le Comité de défense des intérêts de Mayotte (Codim) – groupe ayant activement participé aux mouvements de “décasages” illégaux l’année dernière pour expulser ceux qu’ils considéraient comme des clandestins -, a appelé l’ensemble des Mahorais à se rassembler dimanche à Mamoudzou (chef-lieu de l’île) afin de protester et à dormir sur place “pour pouvoir commencer les actions dès lundi”, a annoncé Maïla, membre de la structure.

Le député de Mayotte, Mansour Kamardine (Les Républicains), s’est quant à lui dit “consterné” et il a réclamé qu’une délégation d’élus mahorais soit reçue au ministère des Affaires étrangères. Pour le parlementaire, cet assouplissement du visa “ferait du 101e département français une ‘jungle de Calais’ puissance 10”. Une réunion d’information à destination des élus mahorais se tiendra le 28 septembre au ministère des Outre-mer à Paris.
Mayotte subit une forte pression migratoire venant principalement des îles des Comores, qui ne sont qu’à 70 kilomètres de ses côtes. Les migrants empruntent des embarcations de fortune, les “kwassa-kwassa”, pour rallier illégalement l’île française, parfois au péril de leur vie. Ces traversées ont causé “entre 7000 et 10.000 morts depuis 1995”, selon un rapport du Sénat français de 2012. En 2015, 19.000 personnes ont été reconduites à la frontières à Mayotte contre environ 20.000 sur le territoire métropolitain. (…)

Le Figaro

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