Le chef de l’Etat est intervenu lors du colloque organisé pour les 500 ans de la Réforme invitant les protestants à rester la « vigie de la République ».
C’est un président Macron qui aspire à une «fraternité retrouvée» qui s’est exprimé vendredi soir, à l’Hôtel de Ville de Paris, lors du colloque organisé pour les 500 ans de la Réforme. A l’invitation de la Fédération protestante de France (FPF) et face à de nombreux responsables catholiques, orthodoxes, musulmans et bouddhistes (les représentants de la religion juive étaient absents en raison de la célébration du Nouvel An juif), Emmanuel Macron a appelé les protestants, dont «l’esprit critique a nourri» la nation, a-t-il souligné, à rester la «vigie de la République, son avant-garde dans ses combats philosophiques, moraux et politiques».
Jamais avare de citations de son «maître», le philosophe Paul Ricœur, le chef de l’Etat a prôné les bienfaits des «confrontations utiles», nécessaires à l’émergence de «consensus féconds». Un exercice auquel les protestants sont, à ses yeux, rompus. Le président a loué la «vitalité démocratique et intellectuelle» du protestantisme (minoritaire en France, il compte à peine plus de 2 millions de fidèles), capable de «faire coexister sous un même toit, dans une foi partagée, des pratiques différentes, des conceptions sociales et morales parfois divergentes ».
Le pasteur François Clavairoly n’a pas manqué de rappeler au président Macron que les protestants, qui ont placé l’anniversaire de la Réforme sous le signe des engagements solidaires, attendaient des responsables politiques qu’ils « tiennent la promesse républicaine (…) sur la question des étrangers ». «Je n’oublie pas dans quelles conditions j’ai été élu par le peuple français, a répondu le chef de l’Etat. Je n’oublie pas le souffle chaud des extrêmes (…) et je sais que si je portais d’un bloc la totalité de ce que la Cimade propose, je serais rapidement balayé par le réalisme ou l’intolérance de certains. » […]