Donner des cours de français aux migrants, quel que soit leur statut, voici la mission que se donne l’association BAAM depuis juillet 2016. Leurs cours sont plus accessibles contrairement à l’OFII qui ne dispense des cours qu’aux seuls réfugiés statutaires. Reportage du Bondy Blog.
Nous donnons ces cours ici, en plein air, à la vue de tous, parce que nous voulons que l’État réagisse”. Marion, 33 ans, est informaticienne. Elle est bénévole depuis un an et habite à dix minutes d’ici. “Ses gens sont dans le besoin et nos gouvernements européens peuvent trouver des solutions car il y a des solutions.
“J’ai mal au dos. Au dos“. Dans une ambiance studieuse, ils sont plus d’une cinquantaine à répéter en choeur et en articulant les phrases de leur professeur de français. Ils écoutent attentivement, cahiers sur les genoux : ici, l’un mordille son stylo nerveusement, plus loin un autre fronce les sourcils en jetant des coups d’œil sur les feuilles éparpillées de son voisin. Ces élèves bien particuliers viennent de toute l’Île-de-France et de Paris. Ils sont répartis en trois groupes, L1, L2 et L3 selon leur niveau de langue. Eux, ce sont des migrants qui n’hésitent pas à venir apprendre la langue de Molière en plein air devant le bassin de la Villette à Paris.
Après quelques gouttes de la pluie qui sont venues interrompre la séance, les migrants s’assoient de nouveau sur les marches de la place Stalingrad et sortent de quoi prendre des notes. Ils proviennent principalement d’Afrique Subsaharienne, d’Afghanistan, d’Égypte… Enthousiasmés par l’ambiance, ils profitent de ces cours pour faciliter leur intégration bien que parmi eux certains veulent rejoindre l’Angleterre.
Ces derniers temps en France, la situation des migrants revient régulièrement à la Une des médias avec, par exemple, les arrestations régulières de Cédric Herrou, l’agriculteur qui vient en aide aux migrants de la vallée de la Roya. À Paris, le BAAM, bureau d’accueil et d’accompagnement des migrants, leur dispense ses cours depuis un an et demi maintenant dans plusieurs endroits de Paris et de sa région. “Nous enregistrons toujours des nouveaux inscrits“, affirme Pierre, 62 ans, ancien infirmier aujourd’hui retraité et professeur de français qui juge positive cette affluence. “Ils veulent parler la langue. Ces cours leur permettent de faciliter leur intégration et de se sentir un peu chez eux même si ça ne l’est pas au regard d’une certaine partie de la population, poursuit-il. Ces personnes méritent un traitement humain respectueux et digne”. […]
Merci à Michel