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Les élections fédérales allemandes de ce week-end ont consacré l’essor de l’AfD qui fait une entrée très remarquée au Bundestag, là où le NPD, le parti néo-nazi, est confiné une nouvelle fois à la marge. L’historien Nicolas Lebourg, membre de l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation, analyse les différents mouvements de l’extrême droite depuis la défaite du régime nazi.

(…) À partir de l’automne 2014, particulièrement à Dresde (ville comprenant environ 2% de musulmans), le mouvement social Pegida («Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident») est parvenu à rassembler régulièrement plusieurs milliers de personnes contre «l’islamisation» (jusqu’à 25 000 en janvier 2015). Les manifestants sont de la classe moyenne éduquée mais comptent en leurs rangs des membres de l’extrême droite radicale. Dans les cortèges se mêlent les slogans anti-immigrés à ceux des manifestations de 1989 qui firent tomber le Mur.

Sur les thèmes de l’islamisation et d’une démocratie plus directe, c’est-à-dire les thèmes de l’ensemble des partis des droites populistes européennes, Pegida est parvenu à rassembler 9,6% des suffrages à Dresde aux élections municipales de juin 2015.

Mais, surtout, le mouvement a aimanté en son sens le parti souverainiste Alternative pour l’Allemagne, ayant déjà obtenu 7,1% des voix aux élections européennes de 2014.

En 2017, année électorale en Allemagne, l’AfD apparaît de plus en plus en mesure d’arriver à stabiliser un courant néo-populiste dans l’offre électorale germanique. Ce succès tient bien au fait de s’être entièrement coulé dans le moule de l’extrême droite du XXIe siècle, où l’admonestation de la société multiculturelle se fait au nom de la défense des valeurs libérales et non de l’établissement d’un régime fasciste.

Le 21 janvier 2017, les dirigeantes de l’AfD et du FN se sont retrouvées à Coblence. La première y trouva pour son électorat un marqueur de sa démarcation avec la politique de la droite démocrate-chrétienne au pouvoir. La seconde y a puisé un marqueur de sa normalisation à montrer à l’électorat de droite français. En somme, chacune a voulu démontrer que le marché des droites européennes se reconstituerait autour d’un souverainisme de l’identité ethno-culturelle.

Slate

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