En 2009, Mohamed Mahamoud faisait partie des pirates somaliens qui ont pris en otages les cinq passagers du Tanit, un voilier parti de Vannes. L’intervention de la Marine nationale fera trois morts : deux pirates et le skipper. Condamné à neuf ans de prison, Mohamed a purgé sa peine et vit dans le Finistère. Une bande dessinée retrace son itinéraire.
(…) Dettes, errance, désespoir, embrigadement et, pour finir, la vie entre quatre murs. Alors qu’il est détenu au centre de détention de Ploemeur, Mohamed Mahamoud sort de son silence. Il fait la rencontre d’une femme au caractère bien trempé. Maryvonne Le Naour, licenciée à quatre ans de la retraite, décide de s’investir dans l’association socioculturelle de la prison. « Son histoire m’obsédait un peu, se souvient Maryvonne. Suffisamment pour qu’elle se tourne vers la Cimade, une association qui défend les droits des personnes étrangères.
À la Cimade, elle fait la connaissance de Mina Scheidle, également bénévole à Emmaüs. La communauté finistérienne accepte Mohamed : il obtient un travail solidaire, puis une liberté conditionnelle. Ses dimanches, il les passe chez Maryvonne : « Les copains d’Emmaüs blaguaient. Ils me disaient que j’allais chez ma mère. » Sourires entendus. Son premier « argent de poche », Mohamed le dépense pour offrir un bracelet à sa maman de cœur.
Et maintenant ? « Mon projet, je ne sais pas si c’est possible, c’est vivre comme tout le monde, ne faire de mal à personne. » « Je n’aime pas le mot sans-papiers. En Somalie, pays en guerre, des pêcheurs kényans, éthiopiens, travaillaient comme nous. On ne leur demandait pas de papiers. » Mohamed est, aujourd’hui, dans l’attente d’une décision de la Cour nationale du droit d’asile auprès de qui il a déposé un recours.
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Merci à Lilib