Prof dans les quartiers Nord depuis 25 ans,, Dominique Resch écrit sa passion pour son métier dans un livre “Le monde entier dans ma classe”.
Ne cherchez pas un rire franc et massif : en ce mois de rentrée, Dominique Resch n’affiche que son “sourire en coin“, celui qui allie “bienveillance et sévérité“, ingrédients indispensables pour poser le cadre en ce début d’année. […]
Mon lycée, c’est la vie !”, se plaît-il à répéter. Et ces dernières années, le reflet de la société s’est traduit par l’inscription massive d’élèves primo-arrivants. “J’ai la chance inouïe de faire le tour du monde sans sortir de ma classe“, s’enthousiasme le quinquagénaire au regard pétillant, débarqué de ses Vosges natales dans les quartiers Nord, il y a vingt-cinq ans, “d’abord par curiosité puis sans aucune envie de partir d’ici.”
Dans Le monde entier dans ma classe, Dominique Resch raconte, sous forme de tranches de vie, le bahut. Cette bulle, “île passionnante“, perdue dans une zone de non-droit, cernée de guetteurs et survolée par les hélicos de la Sécurité publique.
Il raconte surtout le “bonheur d’apprendre à lire et à écrire à des adolescents venus en France dans des boat people et qui mordent la vie à pleines dents.” Ceux qu’il appelle dans son livre Daouda, Jaleel ou Adama (il a changé leurs prénoms) viennent du Mali, du Pakistan, du Burkina Faso, de Guinée ou de Syrie. “Ces gamins qui ont vécu des choses atroces ont une furieuse envie de s’en sortir ; ils ont une assiduité exemplaire et quand la sonnerie retentit, ils quittent la classe en disant « merci monsieur»”, se réjouit l’enseignant pas peu fier d’eux lorsqu’il entend les employeurs insister pour garder ces apprentis une fois leur CAP en poche. […]
Merci à Lilib