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Le projet visant à fusionner dès septembre 2017 deux collèges parisiens du 18e arrondissement avait suscité une véritable fronde. Aujourd’hui, si certaines craintes subsistent et alors qu’une trentaine d’élèves de 3e ont été désinscrits par leurs parents, la rentrée semble être un succès.  (…)

Le but ? Créer d’avantage de mixité sociale à Paris, l’une des villes les plus ségréguée de France. A l’époque, le projet suscite une vive controverse. Près d’un mois après la reprise des classes, devant le collège Hector Berlioz, où sont désormais scolarisés en 3e les anciens élèves de 4e de Coysevox, nulle trace cependant des luttes passées. (…)

Résultat : Selon les chiffres de la mairie, sur les 150 élèves inscrits en 3e à la rentrée, 120 étaient présents. Les autres ont échappé à la carte scolaire qui veut que Berlioz compte 6% d’élèves très favorisés et 46% d’élèves pas favorisés, et que Coysevox compte 44% d’élèves très favorisés et 13% d’élèves pas favorisés. Ils y sont parvenus soit par le jeu des options, soit parce que leurs parents ont déclaré une fausse adresse ou fait le choix du privé. Marcel*, père d’une élève de 3e, inscrite l’année dernière à Coysevox est de ceux là. Pour la première fois cette année, sa fille ne fera pas sa scolarité dans le public. (…)

“On nous a fait passer pour des méchants, des salauds de bourgeois. La mixité je la vis pourtant au quotidien. Le père de ma femme, un immigré espagnol, travaillait sur les chantiers, mon grand-père était italien”, raconte Marcel qui travaille lui-même dans le social, au sein d’une collectivité territoriale. On est devenu les petits favorisés, blancs, bobos mais le projet de fusion a été préparé à la hâte avec une communication ultra clivante : Si certains jeunes étaient en difficultés à Berlioz – des jeunes réduits à leurs origines, 50% de noirs, 50% de portugais en gros – c’était parce que les autres de Coysevox ne l’étaient pas.” Un argument que Marcel, militant de gauche comme la plupart des parents du quartier, “endetté et souvent à découvert”, a refusé. Sa fille a suivi une copine dans le privé. Une copine maghrébine, de confession musulmane”, précise-t-il.

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