En détention provisoire depuis dimanche soir, c’est hier après-midi que Morad El Kermoudi, un Quillanais de 40 ans, a été jugé en comparution immédiate pour des faits d’outrage, de rébellion et de violences commises sur trois fonctionnaires de police, dont deux ont été blessés avec pour conséquence un jour d’interruption totale de travail (ITT) pour l’un et trois jours pour l’autre. Les faits remontent à la nuit du vendredi 29 au samedi 30 septembre à Carcassonne.
Ce jour-là, après avoir déjà été sollicitée en début de nuit pour des problèmes de tapage, c’est aux alentours de 3 h du matin qu’une patrouille de police a de nouveau été requise à l’hôtel Ibis de l’avenue du Général-Leclerc, face la CRS 57, où le prévenu était revenu pour y voir son ex qui bénéficiait d’une chambre sur place. Tenant des propos incohérents et présentant les signes d’une ivresse manifeste, c’est dans ce contexte que le quadragénaire a été interpellé en douceur, avant d’être conduit au centre hospitalier pour de nécessaires examens. Pas de problème particulier jusqu’alors, si ce n’est à l’arrivée à l’hôpital, où le prévenu s’est mis à donner des coups de tête contre les murs, ainsi que dans la vitre du local d’examen.
Un coup de sang soudain, lors duquel le quadragénaire n’a pas hésité à porter un coup de poing au niveau de la tempe de l’un des policiers, qui s’en sort avec trois jours d’ITT. Son collègue, également présent pour tenter de maîtriser l’excité, s’est quant à lui blessé en plaquant le prévenu pour le menotter.
Hier, afin d’expliquer son comportement, le mis en cause a reconnu qu’il avait outragé les policiers parce qu’ils avaient insulté sa sœur en apprenant qu’elle était policière au commissariat central d’Avignon. «Ils ont aussi traité ma mère de prostituée», a-t-il ajouté devant le tribunal. En revanche, au sujet des violences à l’encontre de deux policiers, c’est en bloc que le Quillanais a réfuté les accusations : «Je n’ai jamais mis de coup aux policiers ! Je ne pouvais pas, j’étais menotté».
Face à un prévenu récidiviste, fort d’un casier judiciaire portant mention de 27 condamnations, la procureure Florence Galtier s’est dite agacée par la position du prévenu, qui n’a pas hésité à mettre en cause les fonctionnaires de police : «Ça ne correspond pas à la réalité des faits rapportés par les policiers, qui ont dû faire face à un véritable fou furieux. Aussi, je tiens à rendre hommage à ces fonctionnaires qui ont su faire la part des choses au niveau de la prévention qui a été retenue… Vous êtes (à l’adresse du prévenu) dans le déni complet de ce qu’on vous reproche !» Et la magistrate de requérir une peine de 2 ans et 6 mois ferme, assortie de la révocation de cinq mois de sursis avec maintien en détention.
(…) Au bout du compte, le tribunal a pesé le pour et le contre, avant de condamner le prévenu à 18 mois de prison ferme, auxquels se rajoutent 5 mois de sursis révoqués. L’audience sur intérêts civils a, pour sa part, été fixée au 24 novembre prochain.
Merci à Marie Salers