Député·e, conseiller·ère, intellectuel·le […]: cette manière incongrue d’écrire le français gagne du terrain à l’université et dans l’administration. Une nouvelle concession à un féminisme militant.
Inutile de dire que dans une grammaire inclusive, lors d’une énumération mixte, le masculin ne l’emporte plus : les hommes et les femmes sont logé·e·s à la même enseigne. L’égalité doit en passer par là. Les plus exaltés envisagent même la création de pronoms neutres (la Suède s’est pliée à cette injonction en 2015) : il et elle deviendraient « iel » ou « ille ». Les Femmes savantes accusaient leurs domestiques de « mettre Vaugelas en pièces tous les jours ». Les Trissotin du XXI e siècle s’y emploient désormais sans vergogne. Il est à craindre qu’avec eux ce qui se conçoit bien ne s’énonce plus aussi clairement. Pas besoin d’être poète pour observer que cette « novlangue » heurte l’œil et qu’elle est une injure à la clarté et à la musicalité indissociables de la langue française.
L’écriture inclusive est, après la féminisation à marche forcée des métiers et des titres, le nouveau cheval (nouvelle jument ? on ne sait plus) de bataille de militants acharnés à imposer leurs théories dans le langage quotidien, sous le prétexte de lutter contre les « stéréo- types de sexe ». Le premier manuel « inclusif » a vu le jour pour des élèves de CM2. Les études le disent : chez les plus jeunes, l’orthographe et la grammaire sont en péril. La maîtrise de la langue par les élèves sortant du primaire est la préoccupation de tous les ministres de l’Éducation nationale. Est-ce bien le moment de compliquer la tâche de mesdames et messieurs les enseignants en consentant à des innovations aussi fumeuses ? Pauvres lecteur·rice·s ! L’orthographe et la grammaire sont en péril. […]
Merci à BD