L’entreprise a cédé face à l’injonction de ceux à qui Internet aurait conféré une légitimité pour sans cesse servir leur litanie victimaire.
Le pouvoir de nuisance des réseaux sociaux est-il si fort que la marque n’a pas jugé bon d’expliquer le concept de sa campagne, de lever le doute sur les mauvaises intentions qu’on lui a bien rapidement prêtées ? Cette affaire montre une nouvelle fois comment on peut instrumentaliser le moindre fait banal pour en tirer le moyen de semer la division entre les gens et intenter un procès en racisme.
Sur les réseaux sociaux, véritable foire aux curiosités, le travail d’amplification de l’humiliation dont se serait rendu coupable Dove se fait à un rythme effréné. Des internautes – dont certains qui se blanchissent de façon ostentatoire la peau – s’indignent, insultent, menacent et appellent à la riposte, oubliant qu’il serait peut-être normal de savoir – parfois avant – de quoi on parle.
Au contraire, des gazouilleurs compulsifs cherchent par n’importe quel moyen à prouver que tous les Blancs sont racistes – convoquant successivement le franc CFA, le complot issu du Quai d’Orsay, la destruction de la Libye ou l’assassinat de je ne sais quel grand leader tiers-mondiste. Ces entrepreneurs identitaires sont souvent rejoints dans leur complainte par des Occidentaux « amoureux de l’Afrique », avec tout le côté paternaliste et touchant de ridicule de leur posture.
Tout ceci nous donne une leçon sur la destruction que peut engendrer une manipulation. C’est terrifiant. Et ça l’est davantage quand on sait que l’avenir du débat public sera partagé entre fausses nouvelles, photomontages grossiers et post-vérités. Bienvenue au XXIe siècle !