Après 17 ans d’absence au gouvernement autrichien, le parti d’extrême droite (FPÖ) longtemps dirigé par Jörg Haider, pourrait faire son grand retour. Dimanche, les Autrichiens sont appelés dimanche à élire leurs députés.
Les derniers sondages donnent le parti conservateur vainqueur mais ce dernier pourrait faire entrer le FPÖ dans une coalition. Le parti nationaliste revendique même le ministère de l’Intérieur pour mieux s’occuper des frontières et de l’immigration, à la façon de la Hongrie voisine dirigée par Viktor Orban.
Le chancelier social-démocrate (SPÖ) Christian Kern, dont le parti gouverne depuis dix ans avec les conservateurs, a jeté ses dernières forces dans la bataille samedi pour tenter de convaincre les électeurs de s’opposer au virage à droite du pays, pronostiqué par tous les sondages. Mais le chef du parti conservateur (ÖVP) Sebastian Kurz, ministre des Affaires étrangères de 31 ans, est donné vainqueur à plus de 30% des suffrages tandis que le FPÖ et les sociaux-démocrates se disputent la seconde place autour de 25%. A la présidentielle de décembre 2016, le candidat de l’extrême droite était déjà aux portes du pouvoir, avant d’être finalement battu par un écologiste. […]
Heinz-Christian Strache, leader du FPÖ depuis douze ans, est un habile tribun qui polit l’image de son parti, sans rien céder de son hostilité à l’immigration et à l’islam. Il se rêve en vice-chancelier du futur gouvernement. Mais il se garde bien de désigner son partenaire de prédilection. Il agite l’épouvantail d’une poursuite de la coalition gauche-droite à l’issue des élections. «Ce serait bien si nous pouvions peut-être devenir membre du groupe de Visegrad», a déclaré Heinz-Christian Strache lors d’un face à face avec le chancelier social-démocrate (SPÖ) Christian Kern sur la télévision publique ORF.
Une telle alliance avec le club informel constitué par la Pologne, la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie, serait pertinente, selon lui, «ne serait-ce que pour des raisons historiques». Budapest et Varsovie bataillent avec Bruxelles sur de nombreux sujets, notamment la politique migratoire, les délégations de souveraineté au profit des institutions européennes et la conception de l’Etat de droit.